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La crise du marché européen, première vedette du salon automobile de Genève

Renault table sur une baisse du marché européen comprise entre -3 et -5%

Renault table sur une baisse du marché européen comprise entre -3 et -5% - -

Lors de la journée ouverte à la presse, mardi 5 mars, les différents constructeurs présents au Salon ont fait part de leurs prévisions pour l’année 2013. La grande majorité s’attend à ce que la morosité persiste sur le Vieux Continent.

L’Europe risque bien de rester le talon d’Achille des constructeurs automobile. C’est, en somme, le message qu’ont fait passer, mardi 5 mars, les différents dirigeants présents lors de la journée presse du Salon automobile de Genève. Celles-ci ont ainsi fait part de leurs prévisions.

> Renault espère que "la casse sera limitée"

Carlos Ghosn a fait part de ses inquiétudes sur BFM Business, mardi. Le PDG de Renault et Nissan a ainsi expliqué qu’au regard des premiers chiffres de l’année, le marché européen se situe sur une baisse comprise entre -8 et -9%. "Je conserve encore l’espoir que la casse sera limitée à -3% ou -5%", a-t-il toutefois indiqué.

Par ailleurs, Jean-Christophe Kugler, le directeur de la région Euromed, a précisé un peu plus l’articulation des deux sites de production du groupe en Afrique. A court terme, l’usine de Tanger (Maroc) sera ainsi destinée à l’export, tandis que celle située près d’Oran (Algérie) servira à alimenter le marché africain.

> PSA compte clarifier sa stratégie de gamme

Le constructeur ne voit pout le moment ni dégradation ni amélioration réelle du marché européen. Il maintient sa prévision d’une baisse de 3 à 5% des ventes en Europe, comme Renault.

Selon son directeur des marques, Frédéric Saint-Geours, interviewé par BFM Business, "PSA a l’intention d’avoir des marques beaucoup plus clairement identifié et qui attaque des territoires de clientèles mieux différenciés. Aujourd’hui les recoupements de ces territoires de clientèle sont trop importants et il s’agit de différencier ces territoires avec la gamme Peugeot".

Emmanuel Sartorius, l'expert qui avait été chargé par le gouvernement d’analyser la situation de PSA, avait expliqué, devant la commission des affaires économiques et sociales de l'Assemblée nationale, le 16 janvier dernier, que PSA avait du mal à gérer ses deux marques, Peugeot et Citroën.

> Opel vise un retour dans le vert

Le président du directoire de la filiale allemande de General Motors, Karl-Thomas Neumann, a indiqué qu’Opel compte renouer avec les profits sur la base de ses volumes actuels de ventes. "Même dans un environnement de marché difficile, nous parvenons toujours à vendre un million de voitures en Europe et nous devrions pouvoir être profitables à ces volumes", a-t-il ainsi déclaré.

> Ford en perte sur sa filiale européenne

Le constructeur américain prévoir une perte de deux milliards de dollars (1,5 milliard d’euros) pour ses activités européennes cette année. Le groupe s’attend également à ce que les ventes en Europe se situent dans le bas de ses prévisions, soit 13 millions de véhicules.

> Fiat "ne voit pas de lueur d'espoir"

Le patron du constructeur italien, Serge Marchionne, a estimé que le marché européen se situera au niveau de 2012. "Je ne vois aucune lueur d'espoir (pour une reprise du marché en Europe) cette année", a-t-il affirmé.

> Daimler espère un léger mieux au deuxième semestre

Le président du directoire de Daimler, Dieter Zetsche, est l’un des rares, si ce n’est le seul, à percevoir une éclaircie. S’il reconnaît que le début de l’année a très mal commencé, il juge toutefois que le marché européen devrait connaître un "probable" rebond au second semestre 2013. Il explique toutefois ne pas être "prêt à parier" sur cette hypothèse.

> BMW prévoit une année record pour ses résultats

Portée par la bonne tenue du haut de gamme, un des rares segments qui résistent sur le marché européen, BMW a indiqué tabler sur un record de ventes en 2013.

Sur les seuls mois de janvier et février, la marque a déjà écoulé 250.000 véhicules, le meilleur démarrage de son histoire. Le président de son directoire, Norbert Reithofer, a toutefois estimé que la morosité du marché automobile européen "durera au moins cinq ans".

Julien Marion avec Reuters