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Le curieux silence d'Areva sur les centrales nucléaires britanniques

Areva renoncerait à construire deux centrales nucléaires sur le sol britannique

Areva renoncerait à construire deux centrales nucléaires sur le sol britannique - -

L’opérateur nucléaire français n’a pas déposé d’offre pour la reprise du projet Horizon, qui prévoit la construction de deux centrales nucléaires outre-Manche. Pourtant en juillet, le groupe se disait intéressé.
Mise à jour le 3 octobre à 15h20

La date limite de dépôt des offres est passée. Mais dans la maigre pile de dossiers, aucune offre d’Areva ne figure, affirmait le Financial Times de ce mercredi 3 octobre. En début d'après-midi, le groupe a effectivement confirmé à l'AFP ne pas avoir remis d'offre avec le Chinois CGNPC, sans plus de précisions.

Cet été pourtant, le patron du groupe, Luc Oursel, avait assuré que son groupe pourrait reprendre le projet Horizon. Un chantier qui représentait près de 18 milliards d'euros d'investissements pour construire deux centrales nucléaires.

En juillet, Luc Oursel avait en effet déclaré qu’Areva comptait participer "aux recherches du gouvernement" pour trouver des candidats intéressés par Horizon. "Nous le ferons probablement avec les Chinois, et avec d’autres acteurs", pour éviter que les projets de construction de plusieurs réacteurs nucléaires au Royaume-Uni ne "partent à vau-l’eau", avait-il ajouté.

Seuls deux groupes japonais déposent des offres

Ces déclarations laissaient à penser qu’Areva monterait un consortium avec son allié chinois CGNPC. Un groupe qu’il connaît bien pour avoir construit en tandem les réacteurs nucléaires de nouvelle génération EPR de Taishan, dans le sud-est de la Chine. 

Le projet Horizon, du nom de la co-entreprise entre les géants de l’énergie allemands E.ON et RWE, a vu le jour il y a trois ans. Il prévoyait la construction de deux nouveaux réacteurs nucléaires dans le sud de l’Angleterre. Les terrains avaient déjà été achetés quand le gouvernement allemand a décrété sa sortie du nucléaire. A la suite de quoi, les deux électriciens basés outre-Rhin avaient renoncé à leurs programmes dans l’atome.

Comme le mentionne le quotidien des affaires d'outre-Manche, c’est un nouveau "coup dur pour la renaissance du nucléaire britannique". Seuls deux groupes japonais, Hitachi et Westinghouse/Toshiba, auraient soumis une offre pour ce projet. Or le journal, qui cite des personnes proches du dossier, relève qu’aucun des candidats encore en lice n’a le soutien d’un groupe chinois, ce qui met en doute sa capacité financière à mener à bien un programme aussi coûteux.

Nina Godart et AFP