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D'où vient ce bout de plastique qui met Mars dans l'embarras?

Le groupe Mars a annoncé mardi 23 février qu'il rappelait des millions de barres chocolatées. Un simple bout de plastique est à l'origine de cette drastique décision.

Un petit bout de plastique fait vaciller le géant mondial du chocolat. Le 8 janvier, un consommateur en Allemagne a trouvé "un petit bout de plastique rouge" dans un Snickers. Mars a mené l'enquête et découvert que la barre en question avait été fabriquée à Veghel au sud des Pays-Bas, et le bout de plastique incriminé provenait de filtres protecteurs utilisés dans l'usine. Il se serait détaché. L'usine néerlandaise aurait fait le lien, d'après RTL, avec de récents travaux au cours desquels un morceau de plastique rouge était tombé dans les lignes de production sans qu'on puisse le retrouver.

"Nous enquêtons sur ce qui s'est passé précisément, mais nous ne pouvons pas être sûrs qu'un tel bout de plastique rouge ne se retrouve pas dans d'autres produits issus de la même ligne" de production, a précisé une porte-parole de Mars pour les Pays-Bas, Eline Bijveld.

Après sans doute une enquête interne, Mars a préféré agir plutôt que d'attendre qu'un consommateur ne s'étouffe. Le groupe a rappelé des millions de barres chocolatées dans 55 pays. Un principe de précaution qui a peut-être sauvé la confiance que placent les consommateurs dans la marque. En effet, les scandales agroalimentaires ont défrayé la chronique ces dernières années et certains groupes ont eu du mal à s'en remettre. Leur image a été touchée.

Des scandales qui ont désarçonné des grands groupes

Par exemple, en février 1990, le groupe Perrier décide de retirer la totalité de ses bouteilles en vente dans le monde (soit 160 millions) en raison de la détection de traces de benzène dans certaines bouteilles aux États-Unis et en Grande-Bretagne. Le groupe identifie une erreur humaine, l'utilisation sur la chaîne d'embouteillage d'un produit à base de benzène pour dégraisser la machine. Ce n'est que plusieurs semaines plus tard que Perrier recommence à réapprovisionner ses distributeurs. La firme à la petite bouteille ronde se remettra difficilement de cette catastrophe commerciale, notamment aux États-Unis.

En juin 1999, Coca-Cola est confronté au plus important rappel de produits de son histoire, après qu'une centaine de personnes ont fait des malaises en Europe après avoir bu des canettes de soda. La boisson est retirée de la vente durant plusieurs jours en Belgique et au Luxembourg, partiellement aux Pays-Bas et en France, jusqu'à ce que les causes de ces malaises soient éclaircies: la mauvaise qualité du gaz carbonique utilisé dans une usine belge et une pollution de l'extérieur de ses canettes par un fongicide utilisé pour le traitement des palettes en bois dans l'usine française de Dunkerque. Critiquée pour avoir mal géré la crise, la multinationale a dû faire son mea culpa.

En février 2013, le sous-traitant français Comigel, spécialisé dans la confection de plats surgelés distribués dans 16 pays d'Europe, annonce le retrait de tous ses produits après la découverte en Grande-Bretagne de viande de cheval dans des lasagnes censées contenir du boeuf. Selon les autorités françaises, plus de 4,5 millions de produits frauduleux ont été vendus dans 13 pays européens à au moins 28 entreprises. Des lots de viande sont alors rappelés des quatre coins du continent, de l'Irlande à la Grèce. Findus, Nestlé (Buitoni et Davigel), Iglo, Panzani, Ikea, Picard et les marques de distributeurs des principales enseignes procèdent à des retraits de produits. Un grossiste néerlandais, Willy Selten, soupçonné d'implication dans cet énorme scandale alimentaire, a été condamné aux Pays-Bas en avril 2015 à deux ans et demi de prison.

D. L.