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Mercedes : objectif zéro CO2 en 2040

Le Mercedes EQC est le 1er SUV 100% électrique de Daimler... qui ambitionne de faire tomber ses émissions de CO2 à zéro en 2040.

Le Mercedes EQC est le 1er SUV 100% électrique de Daimler... qui ambitionne de faire tomber ses émissions de CO2 à zéro en 2040. - SOREN ANDERSSON / TT NEWS AGENCY / AFP

Le géant allemand ambitionne lui aussi d'avancer à pas de géant sur la voie de la transition énergétique, et promet de réduire à néant ses émissions de CO2 d'ici une vingtaine d'années.

Daimler devait frapper fort. La transition énergétique du constructeur allemand va être menée par un nouvel homme fort, Ola Källenius, qui va prendre la succession du charismatique patron Dieter Zietsche en mai prochain. Et pour cela il lui fallait un objectif ambitieux et parlant.

La révolution automobile actuelle, menée à marche forcée avec le durcissement des règles environnementales partout dans le monde, fixe un tournant historique aux environs de 2040. Volkswagen a déjà exprimé son souhait d'arrêter la production de voitures thermiques à cette date, et l'ancien Ministre de l'Environnement Nicolas Hulot, avait lui aussi fixé un cap il y a quelques mois : plus aucun véhicule à essence vendu sur le sol français en 2040.

Moyennes encore élevées

Daimler semble vouloir prendre un autre biais sémantique : selon la publication allemande Manager Magazin, le constructeur ambitionne de ne plus émettre un gramme de CO2 a horizon 2040. Autrement dit, à cette date, toute la gamme sera 100% électrique, voiture particulières, utilitaires, poids lourds, etc. Pas de précision sur les émissions de l'appareil industriel Daimler lui-même, mais il semble que ces déclarations concernaient avant tout les produits du groupe... Mais le message est clair, et savamment marketé pour parler clairement aux autorités européennes.

L'objectif est suffisamment lointain pour être très ambitieux, d'autant que Daimler fait partie des "mauvais élèves" en matière d'émissions de CO2. A 134 grammes/kilomètres en moyenne sur l'ensemble de la gamme, le géant allemand est encore bien loin, ne serait-ce que de l'objectif des 95 grammes fixé par l'Union Européenne pour 2021... dans 2 ans seulement. Il y a donc une marge de progrès considérable.

Travail de rationalisation

La transition devra donc être rapide, pour éviter notamment des amendes qui pourraient atteindre plusieurs milliards d'euros annuellement. Mais Daimler, parallèlement, est l'un des constructeurs qui investit le plus en recherche et développement (électrification, autonomie et nouvelles mobilités), avec même de fortes pressions sur sa rentabilité.

C'est pourquoi le groupe doit accompagner cette transition par des économies et des mesures également très ambitieuses. Un plan de maîtrise des coûts de 6 milliards d'euros va être être lancé dans la branche automobile, et de 2 milliards pour les poids lourds, le tout d'ici 2021. Par ailleurs, les partenariats avec l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi (fabrication de la Smart-Twingo, d'utilitaires en commun et coopération sur les moteurs) ne seront pas reconduits, n'étant plus assez intéressants financièrement, et ne correspondant plus aux priorités industrielles de Daimler.

Véhicules plus petits, plus électriques

Le groupe va donc ainsi sécuriser des munitions pour ses investissements futurs, notamment les batteries, ainsi que l'électrification de sa gamme, déjà bien avancée, le but étant de passer en 2 ans de 10 modèles à 130 modèles de ce type. Par ailleurs, Mercedes semble également miser gros, sur les marchés européens et américains, sur des modèles thermiques de taille plus modestes, comme la classe A et le modèle CLA. Une manière de développer des véhicules toujours de haut de gamme, mais équipés de moteurs toujours moins émetteurs de CO2 et facilement électrifiables.

Des berlines moins grosses et moins longues, mais aussi un effort sur les SUV. Ce segment très porteur et aussi très émetteur de CO2 est en phase active d'électrification, avec la sortie progressive du grand format EQC, et de la future fabrication d'un SUV compact de taille moyenne tout électrique, l'EQA, qui sera produit à Hambach en Moselle, l'usine française où Daimler va stopper la fabrication des Smart. Au total, Mercedes s'est fixé comme premier objectif de proposer 130 modèles électriques d'ici 2025, soit la moitié de sa gamme... Avant de viser le zéro émission absolu.