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Dans cet hôtel de luxe, tout est gratuit après le paiement d'un forfait unique pour la nuit

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Le Paradies, un cinq étoiles situé près de Davos en Suisse, teste une offre "all inclusive". Pour 715 euros la nuit, un couple peut profiter du spa, de randonnées avec guide, de tous les repas et de cocktails, champagne et whisky à gogo au bar. Une première en Suisse.

Partir en vacances sans avoir jamais à sortir sa carte bleue ou son portefeuille... Si les formules "tout compris" sont devenues incontournables dans les hôtels-clubs et les villages de vacances type Club Méditerranée, elles sont quasi-inexistantes dans l'hôtellerie de luxe. D'où l'idée originale du Paradies, un établissement helvétique situé à Ftan dans le canton des Grisons, à une cinquantaine de kilomètres de Davos. Cet hôtel cinq étoiles de 23 chambres propose une offre "all inclusive" qui permet à ses clients de se restaurer et de profiter d'un panel de services de manière "illimitée". Une première en Suisse, assure le journal Bilan

Une fois leur forfait payé (l'équivalent de 445 euros la nuit en chambre simple et 715 euros la double), les hôtes de cet établissement noté 9,5/10 sur la plateforme de réservations hôtelières Booking.com n’ont plus rien à débourser, ni, par exemple, pour partir en randonnée avec un guide, ni pour siroter au bar, les cocktails, champagnes ou whiskies de leur choix. Lancée le 19 août dernier, cette offre limitée dans le temps est disponible jusqu'au 24 septembre.

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- © D'une superficie de 50 m², la "Grande Suite" offre une vue sur la montagne.

Sur son site internet, le Paradies précise que sa formule "tout inclus" comprend le petit déjeuner, le déjeuner et le dîner, toutes les boissons, ainsi que l'accès au spa et à l'espace beauté. Les clients pourront également prendre des cours de yoga, louer un vélo ou un véhicule électrique, mais également bénéficier d'un service de blanchisserie et d'une navette privée. Sur le papier, cette formule paraît donc très alléchante. Mais marche-t-elle vraiment?

Interrogée par Bilan, la directrice du Paradies affirme que "le téléphone n'arrête pas de sonner. Nous avons visiblement créé un besoin chez certains groupes de clientèle", se félicite Meike Bambach. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'établissement n'a pas peur de se montrer généreux avec ses clients. "Il n'y a aucune restriction" nous a confirmé l'agence de communication de l'hôtel. Et tant pis, si certains hôtes abusent de l'offre d'alcool que propose le bar. L'hôtel estime que sa "taille familiale" devrait éviter ce genre de comportements.

"Nous avons fait nos calculs dans l’objectif que chacun s’y retrouve, clients comme hôtelier. L’expérience gagnée lors de cette première édition nous servira pour calculer les prix d’une nouvelle offre lors de la saison d’hiver", déclare la responsable. Avec cette formule innovante, le Paradies espère aussi donner un petit coup de fouet à certaines de ses activités jusqu'alors très peu demandées.

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- © La taille familiale de l'hôtel devrait limiter les abus.

Le Paradies n'est pas le seul cinq étoiles de la planète à croire aux vertus du "tout compris". En Grèce, il est également possible de séjourner en "all inclusive" dans l'Ikos Olivia, un luxueux établissement du golfe de Toroneos, dans la péninsule de la Chalcidique. Comme le rappelle Forbes, ce "chef d’œuvre du style grec contemporain" qui s'étend sur un domaine de 8 hectares est doté d'une plage privée. Le complexe comprend également un spa, trois piscines dont une de 800 m² réservée aux clients VIP, un hammam, un sauna, une salle de fitness moderne, un salon de coiffure et une onglerie.

Et en France? Le "tout compris" dans le luxe n'existe pas à proprement parler dans l'Hexagone. L'offre du Paradies pourrait donc bien rester un cas particulier, comme l'expliquent Achim Schmitt, professeur en management stratégique à l’École hôtelière de Lausanne, et Samrah AlShawi, coordinatrice du programme Master in Global Hospitality Business. "L’expérience hôtelière de luxe se base sur une offre personnalisée et non standardisée", ont-t-il confié au journal Bilan.

Julien Mouret