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Dans l'ombre de la fusion entre PSA et Fiat-Chrysler, la rivalité féroce entre les familles Peugeot et Agnelli

Le groupe PSA tient aujourd'hui un conseil de surveillance qui doit entériner son mariage avec Fiat-Chrysler. Le futur groupe, qui produira 8 millions de voitures, sera piloté par le patron de PSA, Carlos Tavares. Mais le premier actionnaire sera la famille Agnelli. Une domination que la famille Peugeot cherchera à rééquilibrer à tout prix dans les années à venir.

Cette semaine pourrait bien être celle PSA et Fiat-Chrysler. Ce mardi, le groupe français réunit son conseil de surveillance pour évoquer la fusion avec l'italo-américain. L'objectif, devenir le 4ème constructeur mondial et peser sur un secteur de l'automobile qui amorce un des virages les plus importants de son histoire avec l'électrification massive des véhicules.

Derrière ce projet monumental, deux patrons : Carlos Tavares, peut-être le plus puissant du secteur actuellement. De l'autre, John Elkann, l'ambitieux héritier des Agnelli. En réalité, un autre rapport de force s'organise dans les coulisses. Celui entre deux dynasties: les Peugeot et les Agnelli.

Avantage aux Agnelli

Entre les deux familles, c'est une rivalité vieille de trente ans. Quand Fiat souffrait dans les années 2000, Peugeot voulait mettre la main dessus. Et en 2013, ce sont les Agnelli qui rêvaient de racheter PSA lorsque le groupe menaçait de s'effondrer. "Bien sûr que je les connais" glissait Robert Peugeot en septembre dernier sur BFM Business, alors que les rumeurs d'un rapprochement bruissaient déjà. "Que nous, actionnaire de long terme, familial, on connaisse un John Elkann, un Wolfgang Porsche (héritier de la famille Porsche, NDLR), c'est tout à fait normal."

Fini, les politesses. Cette fois, les deux familles vont devoir cohabiter au sein du même groupe. Même si le rapport de force est largement en faveur des italiens qui détiendront 14% du capital contre 6% pour les Peugeot.

Un investissement à un milliard

Pour combien de temps? La famille française veut monter au capital pour rééquilibrer les pouvoirs avec les rivaux italiens. Elle pourra racheter 2,5% de plus d'ici 2023, comme le stipule l'accord de principe de la fusion, mais devra débourser plus d'un milliard d'euros pour y arriver. Un montant colossal qui obligera les Peugeot à se tourner vers des partenaires.

Après avoir pris du champ chez PSA, les Peugeot souhaitent donc revenir en force. Une prise de risque que ne partagent pas certains membres de la famille qui n'ont pas oublié que le groupe a frôlé la faillite en 2013. Le prix du retour sur le devant de la scène…

Thomas Leroy, avec Matthieu Pechberty