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Dans le bras de fer qui les oppose aux commerçants, les bailleurs calment le jeu

"C'est l'intérêt de tout le monde de trouver des accords" explique Olivier Wigniolle, directeur général d'Icade sur BFM Business, alors que la crise du coronavirus a placé les commerces dans une situation financière fragile.

Trouver une solution rapidement. C'est désormais le but des fédérations des commerçants, tout comme celui des foncières. Depuis le début du confinement, les commerces ont été contraints de fermer, tout en ayant un loyer à payer. Après quelques tensions et une médiation, les bailleurs ont finalement accepté de reporter de trois mois les loyers des commerçants locataires affectés par l'épidémie de Covid-19, "quelle que soit la taille" du commerce. Pour autant, la charte signée ne fait pas l'unanimité et certaines fédérations de commerce ont décidé de ne pas y adhérer, critiquant des propositions "limitées, non contraignantes, déséquilibrées et excluantes".

Invité sur BFM Business, Olivier Wigniolle, directeur général d'Icade a souligné que les désaccords étaient minimes. "C'est l'intérêt de tout le monde de trouver des accords" souligne le patron de la foncière. "C'est surement l'intérêt des commerçants mais il faut bien avoir en tête que c'est l'intérêt des sociétés immobilières, des sociétés foncières puisque nous vivons bien quand nos immeubles, nos centres commerciaux sont pleins, pas quand ils sont vides. Donc les bailleurs sont très réalistes sur le sujet. Qu'est-ce qu'il est raisonnable ? Qu'est-ce qu'il est nécessaire de faire pour que colocataire puissent traverser cette période difficile?"

Des efforts réciproques

"Là où il y probablement une petite différence d'appréciation, c'est que certaines fédérations de commerçants voudraient que ce soit obligatoire, donc que ce soit une mesure de type réglementaire ou administrative" et donc que "l'effort soit porté exclusivement par les bailleurs" poursuit-il.

Les négociations vont donc se poursuivre pour terminer le "petit bout de chemin à faire pour se rencontrer" souligne Olivier Wigniolle, qui ne croit pas à la solution judiciaire. "Je ne suis pas certain que ce soit l'intérêt de qui que ce soit d'aller en justice" prévient-il. "C'est très long, ça coûte cher et le résultat est aléatoire. Beaucoup de bailleurs privilégieront la discussion et vont essayer de négocier peut-être des efforts supplémentaires mais alors, en échange de contreparties" à savoir l'extension de la durée du bail.

Thomas Leroy