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De Dacia à Maserati : les forces et faiblesses de Renault et Fiat-Chrysler

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- - Maserati Spa

Les deux entreprises englobent une dizaine de marques, plus ou moins performantes. Si la fusion prend, c’est une entité capable de couvrir tous les segments, du grand public au plus luxueux, qui sera créée.

Rien n’est fait. Pourtant, la fusion programmée entre Renault et Fiat-Chrysler en fait saliver plus d’un. Il faut dire que ce sont des marques de prestige qui seraient réunies sous un même toit. Problème, elles ne se valent pas toutes. Et les belles italiennes ont largement perdu de leur lustre d’antan. Petit état des lieux des forces en présence.

Fiat-Chrysler (FCA)

Fiat

A tout seigneur, tout honneur. La « Fabrica automobili Torino », ce sont des modèles devenus des classiques, comme la célèbre 500, la Punto ou la Panda. Des petites voitures qui ont triomphé pendant des décennies dans toute l’Europe. Problème : rien ne va plus du côté de Turin. Les ventes sont en baisse depuis maintenant 4 ans, au profit des concurrents. Dans un marché déjà très mature, et sans réelles perspectives hors du continent, la marque Fiat ne parvient pas, pour le moment, à ressusciter le mythe. Les modèles sont désormais en fin de vie et FCA ne semble pas enclin à renouveler la gamme. Si bien que beaucoup prédisent un destin à la Lancia...

Lancia

Encore un mythe italien. Lancia est une marque centenaire, synonyme à son âge d’or de performance sportive puis de gamme premium. La crise de 2008 va finalement avoir raison de la marque, qui n’existe plus qu’en Italie, faute de volonté "politique" au sein de FCA.

Alfa Romeo

La marque Alfa Romeo était au cœur du plan de relance de Fiat, ces dernières années, avec un objectif ambitieux : 400 000 ventes monde à l'horizon 2022. On en est encore loin… les ventes sont finalement assez décevantes, faute de pouvoir concurrencer les Allemandes, réputées plus fiables. En avril, la marque italienne n'a livré que 292 autos en France, en chute de 58,7 %. Sur le début d’année, Alfa est même talonné de près par Porsche !

Maserati

Peu de marques peuvent se targuer d’avoir une telle aura. Maserati fait partie des sigles de légende… une légende qui cale à son tour. Les ventes décrochent depuis l’année dernière. 34 900 exemplaires vendus, loin des 50 000 exemplaires attendus. Là encore, la marque au trident ne semble pas avoir été la priorité de FCA. Pas de véritable nouveau modèle depuis 2016 et finalement très peu d’investissements. Si bien que le Chinois Geely lorgne déjà dessus…

Ferrari

Fausse piste ! Ferrari n’appartient pas à Fiat-Chrysler mais à sa société-mère, Exor (contrôlée par la famille Agnelli). La marque ne fait donc pas partie du projet de fusion.

Abarth

Enfin une bonne nouvelle… Abarth, déclinaison sport de certains modèles de Fiat (comme la 500 ou la Grande Punto) réalise de très belles ventes : +36,5% en 2018 par rapport à 2017. Soit… 23 500 voitures. Bien peu pour tirer FCA vers le haut.

Chrysler

Côté américain, la marque Chrysler s’efface doucement. Conséquence de la fusion avec Fiat, elle a disparu d’Europe pour se concentrer sur le marché américain. Seulement deux véhicules, orientés luxe, sont encore commercialisés.

Dodge

On connait la mythique Dodge Viper ou la fameuse Dodge Challenger, qui fonctionnent bien par rapport aux rivales Chevrolet Camaro ou Ford Mustang… Mais la star est l’énorme Dodge Ram, un pickup ultra-populaire aux Etats-Unis. Dodge fait clairement partie des locomotives qui tirent FCA depuis le marché nord-américain.

Jeep

La poule aux œufs d’or. Désormais, Jeep est le plus gros vendeur de voitures du groupe Fiat-Chrysler, avec 34% des ventes totales (1,5 million d'unités, une croissance de 11% sur 2018). Jeep a donc réussi sur son marché domestique, et essaimé partout dans le monde, avec des taux de croissance impressionnants en Europe, mais aussi sur le marché sud-américain.

Groupe Renault

Renault

La marque au losange reste le premier constructeur français, devant PSA, malgré la crise de gouvernance. Parmi les bonnes surprises, ses ventes dans l’électrique avec la petite Zoe. Mais les performances du groupe sont entachées par celle de la marque Renault, qui a vu ses ventes baisser de 5,2%, à 2,53 millions d'unités en 2018. Heureusement, les sous-marques rattrapent les pertes.

Dacia

C’est la success-story Made in Renault. La marque roumaine réalise encore de belles performances en 2018 (+7% à plus de 700.000 unités) grâce à son Duster 2 et à ses anciens modèles, présents en Asie et en Afrique. Dacia est clairement l’élément fort du groupe.

Lada

Certains la pensaient disparue… Lada est toujours d’attaque et a même vu ses ventes bondir de 15% en 2018 (400 000 exemplaires). La berline Vesta est d’ailleurs un des véhicules les plus vendus en Russie.

Alpine

Fiat a sa Maserati, Renault a son Alpine. Relancée par Carlos Ghosn en 2016, la sportive trouve rapidement son public. Cette année, la berlinette devrait se vendre à 4000 exemplaires. De très bons chiffres pour son segment.