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Même après le déconfinement, les commerces seront encore loin d'un retour à la normale

Selon la Fédération française de la franchise (FFF), il ne faut pas s'attendre à un retour à la normale en termes de chiffre d'affaires avant l'année prochaine.

La reprise économique ne se fera pas "aussi rapidement que tout le monde l'espère", même avec la réouverture des commerces "non essentiels" le 11 mai, selon la Fédération française de la franchise (FFF), dont 86% des adhérents sont fermés depuis le début du confinement.

"On ne va pas retrouver d'ici la fin du mois de mai, et probablement pas d'ici la fin de l'année, les chiffres d'affaires que les entreprises avaient avant la crise", a estimé dans un entretien à l'AFP la déléguée générale de la FFF, Véronique Discours-Buhot, à la tête d'un modèle économique qui a réalisé 68 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2019 et emploie près de 760.000 personnes. Pour autant, l'attente est forte, les commerçants trépignent de pouvoir rouvrir.

"Il y a une vraie volonté de rouvrir, le plus vite possible, et avec une frustration pour les métiers pour lesquels la date reste encore indéfinie, comme la restauration et les bars. Mais aussi pour des secteurs qui n'étaient pas obligés de fermer, et qui ont vécu presque ça comme une malédiction. A certains, on a dit: 'vous n'êtes pas obligés de fermer', mais du coup les aides ne leur étaient pas dispensées. C'est le cas par exemple des stations de lavage de véhicules qui figurent dans la même catégorie que les réparateurs de voitures, donc autorisées à rester ouvertes. Sauf que si un client vient laver sa voiture, il est verbalisé car cela ne fait pas partie des courses de première nécessité. Idem pour nos chocolatiers, qui ont beaucoup souffert car quand on n'a qu'une heure pour faire ses courses, ce n'est pas chez eux qu'on va en premier", indique la responsable.

Nombre d'entreprises franchisées n'ont pas le droit au fonds de solidarité

D'autant plus que la situation financière, pour certains commerçants, devient totalement insoutenable.

"Il faut déjà savoir que, selon un sondage fait auprès (des entreprises adhérentes), la moitié (47,2%) n'est pas éligible au fonds de solidarité à destination des TPE et que 77% n'ont pas accès aux annonces d'annulation de trois mois des loyers faites par les grandes foncières. Ce qu'on demande donc, c'est que les aides de l'Etat continuent pendant un certain temps, de manière à permettre l'accompagnement de ces entreprises, en mettant en place des dispositifs progressifs, flexibles et proratisés à la reprise du chiffre d'affaires".

Véronique Discours-Buhot l'assure: "la consommation ne va pas reprendre tout de suite. Or, les entreprises qui vont redémarrer vont retrouver les mêmes charges fixes tout n'en ayant pas récupéré les mêmes chiffres d'affaires qu'avant, et qui plus est avec des charges supplémentaires (emprunts, reports de loyers): ce serait comme donner un sursis à un condamné à mort".

OC avec AFP