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La défense de kerviel conteste qu'il ait mis la banque en péril

Au 10e jour du procès, la défense de l'ancien trader de la Société générale Jérôme Kerviel a contesté que son client ait mis la banque en danger de faillite en 2008 avec ses positions de 50 milliards d'euros sur les marchés. /Photo d'archives/REUTERS/Phil

Au 10e jour du procès, la défense de l'ancien trader de la Société générale Jérôme Kerviel a contesté que son client ait mis la banque en danger de faillite en 2008 avec ses positions de 50 milliards d'euros sur les marchés. /Photo d'archives/REUTERS/Phil - -

PARIS (Reuters) - La défense de l'ancien trader de la Société générale Jérôme Kerviel a contesté que son client ait mis la banque en danger de...

PARIS (Reuters) - La défense de l'ancien trader de la Société générale Jérôme Kerviel a contesté que son client ait mis la banque en danger de faillite en 2008 avec ses positions de 50 milliards d'euros sur les marchés.

Au dixième jour du procès, Me Olivier Metzner a souligné que la banque avait engagé 35 milliards d'euros sur les produits financiers à risque liés aux "subprimes" aux Etats-Unis, au même moment où elle a découvert l'affaire Kerviel.

L'avocat a donc contesté le témoignage du trader de la Société générale Maxime Kahn, qui a débouclé sur ordre de la direction de la banque les positions prises par Jérôme Kerviel, entre le 21 et le 23 janvier 2008, en pleine débâcle boursière, entraînant une perte historique de 4,9 milliards d'euros.

"Le régulateur n'aurait pas pu autoriser la banque à garder cette position. Le risque de 50 milliards consommait plus de fonds propres que n'en avait la banque", a dit Maxime Kahn.

Les fonds propres étaient alors de 34 milliards d'euros.

Selon le trader, il n'y avait aucune autre solution que de solder le plus vite possible les positions Kerviel, car la banque aurait pu, dans le cas contraire, perdre jusqu'à une trentaine de milliards et donc faire faillite.

Me Metzner, avocat de Kerviel, s'est engagé dans une discussion technique avec le témoin, où il a soutenu que le ratio "Cooke" de solvabilité permettait 425 milliards d'engagements, et que les positions prises par Jérôme Kerviel n'étaient donc pas si risquées.

Le jour de la découverte de l'affaire Kerviel, la SocGen avait 35 milliards d'euros engagés dans les subprimes, rappelle-t-il. Maxime Kahn a contesté l'argument, en déclarant: "Vous mélangez des choux et des carottes".

Me Jean Veil, avocat de la Société générale, a également jugé que l'argument ne tenait pas.

Gérard Rameix, ancien secrétaire général de l'Autorité des marchés financiers, a confirmé que son institution avait autorisé la Société générale à déboucler les positions en gardant le secret, pour éviter toute panique sur les marchés.

Ni l'Elysée ni le gouvernement n'avaient été informés, et Nicolas Sarkozy avait ensuite sollicité la démission de Daniel Bouton, PDG de la Société générale. Ce dernier est finalement parti en avril 2009.

Il était attendu comme témoin au procès ce mardi après-midi.

Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse