Délais de paiement: Renault, Nexity et SFR pointés du doigt
Les relations restent tendues entre les grandes entreprises et leurs fournisseurs. C'est ce qui ressort d'une grande consultation auprès des que vient de mener la médiation inter-entreprises et l'association Croissance Plus, dont les résultats ont été publiés ce jeudi 21 novembre.
Pour 86% des prestataires interrogés, les relations avec les très grandes entreprises se sont soit dégradées, soit, au mieux, n'ont pas évolué. Autrement dit, la confiance entre ces partenaires commerciaux reste à un niveau "très faible".
Au cœur de ces relations, la question des délais de paiement reste très sensible. Sur ce critère, les prestataires attribuent aux grands groupes la note de 5,5 sur 10. Soit tout juste la moyenne.
Et, sur ce thème non plus, le temps n'est pas à l'amélioration. 57% des sondés affirment même que ces délais ont augmenté sur un an.
Invité de Good Morning BFM Business ce jeudi 21 novembre, Pierre Pelouzet, le médiateur inter-entreprise, a rappelé que "25% des faillites d'entreprises sont dûes aux retards de paiements, c'est 13 milliards d'euros qui manquent dans les caisses des PME".
Legrand et Dassault bien notés
Grande première, l'étude comporte un classement des bons et des moins bons payeurs. "Le but est d'encourager les entreprises qui sont dans une esprit de partenariat au contraire de celles qui sont dans le court-termisme", a expliqué Pierre Pelouzet.
Certains grands groupes obtiennent ainsi de bonnes notes auprès de leurs prestataires. C'est notamment le cas pour Legrand, Schneider Electric, Dassault Aviation, qui reçoivent des notes allant de 13 à 14 sur 20.
En queue de classement en revanche, des groupes se retrouvent avec des notes aux alentours de 6/20: Renault, Nexity ou encore SFR.
"Le classement est là pour tirer la sonnette d'alarme, le constat global doit être plus nuancé. Il est normal que Renault veuille faire des économies. Ce qui n'est pas normal, c'est de ne pas dire comment les faire", a souligné Pierre Pelouzet.
Grand absent du classement: l'Etat. Aucune administration publique n'est notée alors que l'Etat a une réputation de mauvais payeur. Pierre Pelouzet assure toutefois "qu'aujourd'hui l'Etat paie mieux".