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Dell réussit à placer son énorme emprunt obligataire

En levant 20 milliards de dollars sur le marché obligataire, Dell franchit une étape clé dans le financement du rachat du spécialiste du stockage informatique EMC.

En levant 20 milliards de dollars sur le marché obligataire, Dell franchit une étape clé dans le financement du rachat du spécialiste du stockage informatique EMC. - Kimihiro Hoshino-AFP

"Dell a placé son emprunt obligataire de 20 milliards de dollars, deuxième opération la plus importante de l'année aux États-Unis. Et la demande fut quatre fois supérieure! "

Dell a joué gros, et Dell a gagné. Le constructeur informatique américain a réussi à lever 20 milliards de dollars (17,85 milliards d'euros) pour financer une partie de l'acquisition du spécialiste du stockage informatique EMC.

N'étant plus coté et n'ayant pas d'actions à émettre, Dell a eu recours à l'émission d'un gigantesque emprunt obligataire. Il s'agit de la deuxième plus grosse émission de l'année, derrière celle d'AB InBev qui avait obtenu 46 milliards de dollars lors du rachat de SABMiller. En Europe, le brasseur a aussi réalisé un emprunt de 13,25 milliards d'euros, le plus important jamais réalisé dans la devise européenne.

L'émission d'obligations de Dell serait la quatrième plus grosse opération de ce type jamais réalisée aux États-Unis. Elle se place juste derrière les 21 milliards du laboratoire Actavis, en 2015, les 46 milliards du brasseur AB InBev et les 49 milliards de dollars de l’opérateur Verizon en 2013.

Les coupons obligataires affichent des taux attrayants

Le succès de l'emprunt de Dell se mesure aussi à l'aune de l'importance de la demande de souscription qui n'a pas pu être satisfaite: celle-ci aurait ainsi atteint 85 milliards de dollars! Soit plus de quatre fois l'offre initiale.

Ce succès s'explique par les taux attrayants offerts aux souscripteurs: la tranche émise à 20 ans affiche un taux de 8,10%, la tranche à 10 ans rémunère ses porteurs à 6,02% et le coupon est à 5,45% pour l’obligation remboursable dans sept ans.

Les obligations ont aussi bénéficié d'une note "honorable" attribuée par les agences de notation financière (Moody's, Standard&Poor's) qui les ont classées dans la catégorie "investissement". Elles ont ainsi évité d'être rangées dans la catégorie spéculative, qui aurait pu faire fuir les épargnants et investisseurs.

Frédéric Bergé