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Denis Kessler: "en matière de rémunération, ma référence n'est pas la PME française"

Denis Kessler était l'invité d'Hedwige Chevrillon, le 7 mai dans le Grand Journal.

Denis Kessler était l'invité d'Hedwige Chevrillon, le 7 mai dans le Grand Journal. - -

Le patron de Scor, sur BFM Business ce 7 mai, est revenu sur les polémiques qui ont agité le patronat ces derniers jours, du clash entre ex et nouveau président du Medef aux rémunérations des dirigeants d'entreprises.

Les polémiques ont agité le monde du patronat, ces derniers jours. L'ancienne éminence grise du Medef et patron du réassureur Scor, Denis Kessler, est revenu ce mercredi 7 mai sur BFM Business sur les plus tranchantes: les échanges acides entre l'ancienne présidente du mouvement des patrons et son successeur, et les réactions outrées à propos de la hausse des rémunérations de Pierre Gattaz et de lui-même.

> Sur la passe d'armes entre Laurence Parisot et Pierre Gattaz

"Je donne plutôt raison à Pierre Gattaz: lorsqu'on a eu une fonction et qu'on la quitte, on a un devoir de réserve vis-à-vis de son successeur pour éviter les polémiques. Je tiens à l'unité patronale. Il y a eu des termes excessifs, comme 'exclavagisme' et je comprends l'irritabilité de M. Gattaz qui est soumis de temps en temps à ces quasi-insultes".

Lorsqu'on lui rappelle que ses relations avec Laurence Parisot n'ont jamais été simples, Denis Kessler souligne que "vous ne m'avez pas vu pendant toute cette période prendre publiquement et directement la parole sur aucun des dossiers".

"Lorsqu'on élit une personne pour diriger une organisation, il en a la responsabilité, reprend-t-il. On doit accepter ce jeu, ce n'est pas comme la majorité et l'opposition". On doit donc "éviter les quolibets, les tiraillements, les petites phrases".

> Sur sa rémunération de 5 millions d'euros

"Les performances de Scor sont exceptionnelles. Quand je suis arrivé à la tête de l'entreprise, elle faisait plus de 400 millions d'euros de pertes. L'année dernière, 549 millions de bénéfices. C'est un milliard d'écart. Elle était en cessation de paiement, en faillite, elle est aujourd'hui cinquième réassureur mondial, premier assureur-vie aux Etats-Unis, et a connu une croissance de 20% par an depuis 2005", pointe Denis Kessler.

Selon lui, "il est normal et souhaitable que les membres du conseil d'administration estiment que les gens qui sont en charge d'une entreprise, lorsqu'elle performe, bénéficient des résultats en termes de rémunération. Si cette entreprise connaît des difficultés graves, il est normal aussi que la rémunération baisse et que la personne soit remerciée".

"Pourquoi seuls les actionnaires devraient en bénéficier quand une entreprise s'enrichit?, demande-t-il. La masse salariale de Scor a augmenté de 8% l'année dernière. J'ai distribué des actions à 400.000 partenaires, à tous les cadres du groupe. Tous les deux ans, nous distribuons des actions à tout le personnel, 2.350 personnes dans le monde", plaide-t-il.

"Ma rémunération a augmenté parce que l'action a augmenté de 10% et les bénéfices de 31%. C'est tout à fait en ligne avec ce que sont rémunérés mes homologues mondiaux. Mon entreprise est globale. Ma référence n'est pas la PME française".

N.G.