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Départager les fonctions à externaliser via le cloud, un choix difficile

Avant de passer au cloud, une  va analyser ses données et leurs traitements afin de construire un système d’information qui se partage efficacement entre stockage interne, cloud public et cloud privé.

Avant de passer au cloud, une va analyser ses données et leurs traitements afin de construire un système d’information qui se partage efficacement entre stockage interne, cloud public et cloud privé. - Pixabay

Il n’existe pas de recette pré-établie pour décider de ce qui sera le mieux pour l’entreprise entre hébergement en interne ou à distance. C'est à chacune d'entre elles de déterminer le niveau de criticité à mettre en palce en fonction de ses besoins.

Messagerie, ressources humaines, force de vente… Que peut-on externaliser ? Entre les nombreuses offres de cloud computing et les possibilités d’hébergement en interne, comment faire un choix ? En faut, la réponse toute faite n’existe pas ! "Toutes les fonctions sont propices au cloud. Tout dépend de la criticité que l’entreprise leur accorde. Certains de nos clients externalisent 100% de leurs fonctions support. Cela dépend de la gouvernance de l’entreprise et du poids des DSI", répond Eric Sansonny, le directeur général d’Aruba Cloud France. Un logiciel de gestion de la production sera jugé par exemple beaucoup plus "critique" pour une entreprise industrielle que le logiciel de messagerie interne.

Le cloud hybride est en vogue

Il existe tout de même des critères qui peuvent aider à choisir : ais-je besoin d’un service à la demande ? Mes données doivent-elles être accessibles de partout ? Ais-je une préférence pour la facturation à la demande ? Si les réponses sont positives, alors le cloud peut tout à fait convenir. Pour l’avocat Olivier Iteanu, cela dépendra "de qui on est, des données en question, de ce qu’ont choisi les concurrents".

Pour avancer dans la réflexion, l’un de ses confrères, Jean-François Forgeron, conseille de se plier à une réflexion sur le cloud lors de laquelle l’entreprise va "analyser ses données et leurs traitements afin de construire un système d’information qui se partage efficacement entre stockage interne, cloud public et cloud privé". Ce mix entre les deux dernières possibilités est appelé cloud hybride. La méthode est particulièrement en vogue.

Cloud ou non, il s’agit souvent d’un choix à opérer entre flexibilité et sécurité absolue. Pour départager ces deux intérêts en confrontation, la méthode de Jean-François Forgeron consiste à effectuer une cartographie de départ selon une grille de sensibilité des traitements et des données en fonctions de leur nature (données à caractère personnel, brevets, informations de R et D, données marketing, etc). Le système d’information pourra être construit à la fois avec des briques de cloud public et d’autres de cloud privé, destinées aux données les plus sensibles.

Craintes de réduction d’effectifs au sein de la DSI

Reste que le choix du cloud est aussi propre à la politique interne de la direction de l’entreprise. "Il arrive régulièrement que le DSI soit en confrontation avec le responsable informatique, car lui voit le cloud comme une opportunité de réduire le budget, quand le second craint sa mise en place car il le perçoit comme un risque de perdre des postes dans son équipe", témoigne Eric Sansonny.

Si la crainte est celle de la sécurité des données, en revanche, il existe une solution : leur chiffrement lors du transit entre les serveurs et les ordinateurs de l’entreprise à l’aide d’un système de clé privé. Au final, le choix demeure à faire au cas par cas. Même si les entreprises commencent généralement par des fonctions telles que la messagerie ou le site Web de la société. eLes applications et infrastructures dédiées à ces usages hébergées dans le cloud sont identiques et confèrent une plus grande flexibilitée, conclue Eric Sansonny.

Adeline Raynal