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Depuis le Super Bowl, la guerre du maïs fait rage entre deux géants de la bière

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AB InBev a diffusé dimanche, pendant la finale du championnat de football américain, une publicité pour critiquer l'ajout de sirop de maïs dans les bières de son concurrent MillerCoors. Les deux géants se livrent depuis une intense bataille marketing.

Aux Etats-Unis, il est courant de voir des marques critiquer ouvertement leurs rivales dans des publicités. Le numéro 1 mondial de la bière AB InBev a eu recours à ce procédé, dimanche, lors du dernier Super Bowl, avec un spot pour sa marque Bud Light qui attaque MillerCoors et ses bières Coors Light et Miller Lite. Dans cette publicité, pleine d'humour, AB InBev dénonce l'usage du sirop de maïs, un édulcorant bon marché, dans le procédé de fabrication de son concurrent. 

La diffusion de ce spot a provoqué une bataille marketing d'une rare intensité entre les deux géants de la bière. Plusieurs membres de l'influent lobby des producteurs américain de maïs ont effet rapidement critiqué la publicité d'AB InBev et ont apporté leur soutien à son rival. Dès mardi, MillerCoors s'est ainsi acheté une pleine page de publicité dans le New York Times pour défendre l'utilisation du sirop de maïs. Le brasseur confirme avoir recours à cet ingrédient (critiqué pour ses propriétés diététiques) mais précise que s'il est utilisé pour la fermentation, il n'y en pas de traces dans le produit final. 

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Galvanisé par le soutien des agriculteurs, l'héritier de l'empire de la bière, Pete Coors s'est même rendu personnellement, mardi, à une réunion de la National Corn Growers Association à Denver, dans le Colorado, pour y distribuer une cargaison de Miller Lite et de Coors Light.

Mais l'histoire ne s'arrête pas là, dès le lendemain, AB InBev a pris la parole pour répondre à la polémique. « Pour être clair, nous ne disons pas que le sirop de maïs est mauvais, nous disons simplement que nous ne l'utilisons pas pour la Bud Light. C'est une ingrédient bon marché et nous pensons qu'une bière de bonne qualité ne doit contenir que les meilleurs ingrédients », a déclaré un porte-parole à Ad Age. Plutôt que d'éteindre la controverse, le brasseur a ainsi à nouveau attaqué son concurrent.

AB InBev a d'ailleurs récidivé en publiant, mercredi, un message sur les réseaux sociaux, qui reprend l'esthétique médiévale du spot à l'origine du scandale. On peut y lire : « Au royaume de Bud Light, nous adorons aussi le maïs ! Les épis de maïs, le pain de maïs, le popcorn - nous ne l'utilisons simplement pas pour nos bières ». Le brasseur attaque une nouvelle fois sur l'angle économique : « mon comptable royal a tenté de me faire utiliser du sirop de maïs pour économiser de l'argent, mais bien que cet ingrédient soit moins cher, je brasse avec du riz, ainsi qu'avec les meilleurs houblons (...) parce que je suis le Roi et ce n'est pas mon boulot d'économiser de l'argent ».

Reprise dans de nombreux articles dans la presse américaine, l'affaire a probablement ravi les deux géants, qui n'ont pas manqué d'alimenter la polémique pour profiter de l'attention médiatique.

Une opportunité au moment où les ventes des grandes marques de bières sont en repli, face à la concurrence des bières artisanales et des discours de santé publique. AB InBev a d'ailleurs été l'annonceur le plus dépensier lors du dernier Super Bowl, selon Kantar Media, avec 59 millions de dollars investis pour 5 minutes et 45 secondes d'espace publicitaire. Un montant record dans l'histoire de la compétition.