Déremboursement des pilules de 3ème génération : pas forcément une aubaine pour la Sécu
A compter du 31 mars, les pilules de 3ème génération ne seront plus remboursées. Dans un communiqué publié le 2 janvier, Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales et de la santé a annoncé sa décision d’avancer de 6 mois le déremboursement de ces contraceptifs oraux, initialement fixée au 31 septembre. Un choix qui s’explique par les doutes croissants sur les risques de phlébites provoqués par la prise de ces pilules contraceptives et d'un service médical jugé "insuffisant" par les autorités de santé.
Les conséquences pour l’Assurance maladie sont encore difficiles à évaluer. Avec 5,2 millions d’utilisatrices, la pilule est le moyen de contraception favori des Françaises. Mais seulement 1,3 million d’entre elles utilisent une pilule de 3eme génération. Et encore, toutes ne sont pas remboursées.
Plus de 10 euros la plaquette
Seulement 23 références (comme Desobel, Varnoline continu, Carlin…) le sont à 65%. Pour les autres, soit 27 références, les laboratoires n’ont pas fait la démarche, car cela leur laisse toute liberté pour fixer leur prix et réaliser un juteux business. Rien d’étonnant à ce que celles-ci soient vendues plus d’une dizaine d’euros la plaquette, contre environ 3 euros pour les autres.
Au final, l’assurance maladie estime à 16,3 millions d’euros en 2011 le coût du remboursement de ces pilules de 3ème génération.
La fin de leur remboursement va-t-elle lui permettre de faire des économies ? Rien n’est moins sur. Car la Ministre de la Santé demande aussi à l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) que la pilule de 2ème génération soit systémiquement privilégiée, sauf situations particulières.
Une décision favorable aux comptes de la sécu sur la part des utilisatrices de 3ème génération remboursables qui vont se transférer vers la génération précédente de pilule dont le coût est inférieur.
Mais il reste une grande inconnue : le nombre de femmes utilisant une pilule qui n’est pas actuellement remboursable, et qui pourrait se tourner vers les secondes générations, toutes remboursables. " Nous ne pouvons pas évaluer le report potentiel et son coût, " reconnait l’Assurance Maladie.