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Derrière le record des exportations de vins et alcools français en 2019, une hausse en trompe-l'œil

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- - congerdesign- CC

Les ventes à l'international ont progressé l'an passé de presque 6% malgré les taxes américaines... Mais cette progression est en partie due à des achats anticipés de la part des négociants justement.

La France a exporté pour 14 milliards d'euros de vins et alcools en 2019, en hausse de 5,9%, a annoncé mercredi la Fédération des exportateurs du secteur (FEVS).

Au total, 194,6 millions de caisses de 12 bouteilles (+0,7%) ont quitté le territoire. Le solde des échanges a progressé de 8,5% à 12,7 milliards d'euros, a précisé la FEVS dans un communiqué, les vins et spiritueux confirmant ainsi "leur place de second excédent commercial derrière le secteur aéronautique".

Dans le détail, en volume, les viticulteurs français ont exporté 139 millions de caisses de 12 bouteilles. La hausse la plus importante revient aux vins de Bourgogne (+8,1%), aux mousseux (+7,9%) et aux vins de Loire (+6,1%), ainsi qu'aux vins sans indication géographique (+5,3%).

Succès des vins de Bourgogne

En valeur, ce sont aussi les vins de Bourgogne qui ont enregistré la plus forte hausse (+10%) l'an dernier, suivis par ceux du Val de Loire (+8,6%) et ceux de Provence (+8%). Les champagnes, dont le volume des ventes a à peine décollé à l'étranger l'an dernier (+0,9%), ont bien amélioré leur valorisation (+7,5%).

Dans le domaine des spiritueux, le volume de bouteilles vendues à l'étranger est resté quasiment stable à 53 millions (-0,1%), mais leur valeur s'est appréciée à 4,66 milliards d'euros (+8,8%), essentiellement grâce au cognac.

Les exportations en chute au dernier trimestre

Ces bons résultats sont néanmoins à relativiser vu les surtaxes américaines de 25% imposées en fin d'année. En réalité, les négociants ont anticipé leurs achats avant le relèvement de ces taxes douanières.

Ainsi, l’entrée en vigueur de ces surtaxes a entraîné un recul de 17,5% des exportations françaises de vins en bouteille sur le seul dernier trimestre 2019 (et -44% rien que pour le mois de novembre), observe la fédération.

Cette dernière a ainsi mis en garde contre un "environnement commercial particulièrement incertain" sur les trois premiers marchés (Etats-Unis, Royaume-Uni, Chine) qui représentent à eux seuls plus de 50% du chiffre d'affaires global des exportateurs.

Le secteur s'attend donc à "une année 2020 difficile" a souligné Antoine Leccia, président de la FEVS qui appelle une nouvelle fois le gouvernement français à créer un fonds d’urgence de 300 millions d’euros pour soutenir le secteur.

OC avec AFP