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Des habitants d'Amsterdam transforment l'eau de pluie en bière

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- - Digeman - CC

Du fait des changements climatiques, la capitale néerlandaise enregistre des records de précipitations qui provoquent des inondations. Un entrepreneur et quatre étudiants ont eu l'idée d'utiliser ce trop-plein d'eau pour alimenter une brasserie.

Et si le mauvais temps faisait le bonheur des amateurs de bière? Amsterdam, comme toutes les villes des Pays-Bas, fait les frais du dérèglement climatique. Les autorités s'inquiètent de l'abondance des pluies, qui saturent les réseaux d'égouts et entraînent des inondations. Un entrepreneur et quatre étudiants de l'université des Sciences d'Amsterdam ont eu l'idée d'utiliser cette eau venue du ciel pour en faire de la bière. Ils ont ainsi lancé leur microbrasserie nommée Hemelswater (l'eau du ciel en néerlandais).

Pour récolter cette matière première, ils ont installé un collecteur sur le toit d'un hôtel local, le Volkshotel. L'eau est évidemment filtrée puis bouillie avant d'être ajoutée à de l'orge maltée, du blé, du houblon et de la levure. C'est ainsi que leur première bière a vu le jour: "Code Blond" a été mise sur le marché en juillet au prix de 2,50 euros la bouteille. Elle est aussi vendue à la pression dans les bars et restaurant de la ville. "C'est une blonde amère, comme une IPA", explique Joris Hoebe, cofondateur de Hemelswater, au Guardian. "C'est assez amer, fruité et doux", ajoute-t-il. Cette micro-brasserie fabrique aussi du gin.

Multiplier les citernes de collecte

L'objectif de ces entrepreneurs écolo est de déployer de nouveaux points de collecte d'eau. Leur idée rejoint le projet territorial "Amsterdam Rainproof" qui vise à soutenir les initiatives citoyennes pour gérer ces surplus d'eau, comme la création de toits verts, de jardins ou la mise en place de bassin de rétention.

Hemelswater souhaite installer 200 citernes sur une centaine de bâtiments d'Amsterdam, qui pourraient ainsi capter 200.000 litres d'eau avant qu'ils ne saturent le réseau d'égout. La brasserie entend développer des réservoirs intelligents, dont les capteurs permettraient de savoir quand ils sont pleins. Dès lors, des véhicules électriques viendraient les vider.

L'abondance de cette matière première permettra à la brasserie de mettre sur le marché de nouveaux produits, comme la limonade, la crème glacée ou encore la soupe. À ceux qui pourraient afficher une mine dégoûtée en connaissant la provenance de l'eau, les entrepreneurs répondent que l'eau du robinet est bien pire, notamment parce qu'elle contient des résidus de médicaments que les stations d'épurations ne sont pas en mesure de filtrer. 

C.C.