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Des business angels plus généreux

Les montants investis ont progressé.

Les montants investis ont progressé. - Philippe Huguen - AFP

Les montants investis par des "business angels" dans des start-up françaises sont en forte augmentation en 2016. Le montant moyen des tours de table dépasse désormais les 550.000 euros. Les investisseurs sont aussi plus exigeants dans le choix des entreprises dans lesquelles ils investissent.

Le premier semestre avait été exceptionnel, le second a confirmé la tendance... "2016 a été une très belle année", se félicite Jean-David Chamboredon, le patron du fonds d'investissement Isai, l'un des plus actifs du secteur, qui publie ce baromètre. 

Sur l'ensemble de l'année, les montants investis par des "business angels" dans le secteur internet français ont progressé de 59% par rapport à 2015. Le nombre de tours de table, lui, a progressé de 27%. En ce qui concerne précisément le second semestre, les montants investis ont progressé de 38% par rapport à la même période en 2015. Alors que le nombre de tours de table n'a plus augmenté que de 12%.

Le ticket moyen grimpe

Deux enseignements sont à retenir: d'abord, on assiste clairement à une hausse significative du ticket moyen. Il passe de 449.000 euros au second semestre 2015 à 554.000 euros au second semestre 2016. Plus de 100.000 euros de plus! "Une vraie bonne nouvelle", se réjouit-on chez Isai. La faible envergure des tours de table a longtemps été, en effet, un point de faiblesse de la chaîne de financement "business angel" en France. 

L'explication tient en partie à la professionnalisation de ce maillon de la chaîne de financement. De très nombreux tours de table ont en effet rassemblés des "serial business angels", des "Super Angels", voire des fonds se positionnant en "suiveurs", à l'instar de celui de Bpifrance ou d'Isai. Second enseignement, ces investisseurs avisés choisissent des entreprises plus solides. "Ils savent parfaitement où investir", nous explique-t-on. 

Le nombre de tours de table progresse plus lentement

C'est d'ailleurs cette exigence qui explique sans doute en partie que le nombre de tours de table ne progresse que de 12% au second semestre 2016. Plutôt que de saupoudrer, les investisseurs semblent préférer soutenir plus vigoureusement des entreprises au potentiel jugé vraiment prometteur. Cette tendance -dont on peut se féliciter parce que la qualité des entreprises soutenues est donc meilleure- laisse cependant planer un doute, note Isai, sur la capacité de croissance en volume de l'écosystème.

Enfin, même si l'année 2016 se solde par un bilan globalement très positif, Isai souligne combien la complexité fiscale (ISF, PEA, plus-values de cession) reste "un frein" à la mise en place d'un étage "business angelé de la chaîne de financement à la hauteur de nos principaux compétiteurs (Royaume-Uni, Allemagne). Or "un écosystème de startups, c'est comme un tas de sable... Pour que la pointe soit haute, il faut que sa base soit large", conclue Isai.

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Maud Aigrain