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Des cyber-pirates ciblent les sociétés cotées en Bourse

Des personnes suivants un programme de défense contre les cyber-attaques en Israël, en octobre 2013 (photo d'illustration)

Des personnes suivants un programme de défense contre les cyber-attaques en Israël, en octobre 2013 (photo d'illustration) - Menahem Kahana - AFP

Une entreprise américaine de sécurité informatique, appelée FireEye, a identifié un groupe particulier de cyber-pirates. Ces derniers s'en prennent aux courriels d'entreprises susceptibles de comporter des informations sensibles.

Il n'y a pas que la banque JPMorgan qui est la cible de cyber-attaques. Ce lundi 1er décembre, Fireye, une entreprise américaine de sécurité informatique, a indiqué avoir identifié un nouveau groupe sophistiqué des cyber-pirates.

Ces derniers ont infiltré depuis plus d'un an les courriers électroniques de dirigeants de plus de 100 sociétés cotées. FireEye a baptisé ce groupe FIN4, et assure qu'il "connaît ses cibles", dans un rapport basé sur des informations relevées auprès de ses propres clients.

Les pirates semblent avoir visé en particulier les courriels de personnes susceptibles d'être impliquées dans des fusions et acquisitions, ou d'être au courant d'informations confidentielles. Soit des membres des équipes dirigeantes, des avocats, des consultants extérieurs ou encore des chercheurs.

Le secteur pharmaceutique particulièrement ciblé

Environ les deux tiers des entreprises ciblées par FIN4 depuis mi-2013 étaient actives dans la pharmacie et la santé, un secteur où le nombre de grosses transactions s'est envolé sur l'année écoulée.

La plupart des entreprises étaient cotées en Bourse, indique encore FireEye, qui ne divulgue toutefois pas leur identité, invoquant des raisons de confidentialité.

"Nous pouvons seulement soupçonner la manière dont ils utilisent et potentiellement profitent des informations de valeur auxquelles ils peuvent accéder", indique le rapport.

"Toutefois une chose est claire: l'accès à des informations d'initiés qui peuvent faire monter ou baisser des cours pour des dizaines d'entreprises cotées en Bourse donnerait certainement un avantage considérable à FIN4 sur les marchés", ajoute-t-il.

Des techniques sophistiquées

Le groupe FIN4 a notamment eu recours au "phishing", l'envoi de courriels semblant émaner d'expéditeurs valides et poussant le destinataire à une action, comme un clic sur un lien vers une page internet. Cette technique permet aux pirates de récupérer des informations de connexion cruciales.

La tactique est répandue, mais elle marque dans le cas du FIN4 par son échelle et sa sophistication. Les courriels incriminés étaient souvent "incroyablement difficiles à distinguer d'un courriel légitime" dans la boîte de réception des victimes, écrit FireEye.

Ils jouaient sur des inquiétudes des dirigeants quant à la sécurité des informations de leur entreprise, intégrant par exemple dans certains cas des documents volés précédemment à l'entreprise.

Des pirates anglophones

Les courriels s'inséraient aussi dans des fils de réception groupés, aidant les pirates à accéder à de multiples comptes. FireEye ne précise pas d'où les pirates opèrent, mais suggère que FIN4 est plus sophistiqué que d'autres groupes de cyber-attaquants déjà repérés en Chine ou en Russie.

Leurs messages de phishing en particulier "semblent écrits par des personnes ayant l'anglais comme langue maternelle, et une familiarité avec les terminologies liées aux investissements et le fonctionnement interne des entreprises cotées", juge FireEye.

J.M. avec AFP