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Des députés de la majorité s'opposent à la mort de France 4

Françoise Nyssen et les patrons de l'audiovisuel public

Françoise Nyssen et les patrons de l'audiovisuel public - AFP François Guillot

Un groupe de sept députés de la majorité plaide pour le maintien de la chaîne publique ciblant les jeunes, que le gouvernement veut supprimer.

"Il faut faire des choix. France Télévisions libérera au moins le canal hertzien de France 4", a annoncé lundi 4 juin, la ministre de la Culture Françoise Nyssen.

Dès le lendemain, un groupe de sept députés En marche et Modem (*) l'ont contredite, plaidant pour la survie de France 4. La députée LREM Frédérique Dumas, coordinatrice de ce groupe, a déclaré aux Echos:

"L'existence d'une chaîne enfants dans le service public est un enjeu politique et culturel. On a besoin d'une chaîne enfant, sans pub, sécurisée.
France 4 répond à deux de nos priorités: l'éducation artistique et culturelle et la réduction des fractures, notamment des fractures numériques. Il faut que l'audiovisuel puisse toucher tout le monde, y compris ceux qui n'ont pas accès à Internet".

Le rapport rappelle que la chaîne représente 40% des investissements de France Télévisions dans l’animation, soit 14 millions d’euros en 2018. Il souligne aussi que, lorsque BBC 3 a disparu du hertzien pour migrer sur le web, son audience a chuté de 85%...

Pas de Netflix public

Le rapport déplore aussi que France Télévisions, lorsque le gouvernement lui a demandé de trouver 50 millions d'euros d'économies pour son budget 2018, ait raboté ses investissements dans la création de 420 à 400 millions d'euros, alors que Françoise Nyssen avait demandé que cet investissement soit "sanctuarisé".

Le rapport critique aussi la filière de production interne de France Télévisions, qui produirait 35% à 50% plus cher qu'une production externe. Pour le futur feuilleton quotidien produit en interne, le rapport craint "un risque de catastrophe industrielle".

Le rapport pointe aussi la hausse de masse salariale de +3% chez France Télévisions, malgré une baisse des effectifs de 6,2%.

Enfin, le rapport estime que le site commun de télévision de rattrapage (replay) étudié par France Télévisions, TF1 et M6, devrait plutôt être porté par Molotov. Et il conclut: "Le concept de Netflix à la française ou de Netflix européen ne peut être porté par l’audiovisuel public français parce que les montants à mettre en jeu sont sans commune mesure avec les capacités du service public".

(*) Frédérique Dumas (LREM), Pascal Bois (LREM), Marie-Ange Magne (LREM), Sophie Mette (Modem), Sandrine Mörch (LREM), Pierre-Alain Raphan (LREM) et Raphaël Gérard (LREM) 

Jamal Henni