BFM Business
Services

Des investisseurs lancent une "class action" contre Facebook

Après sa première cotation, l'action Facebook avait perdue environ 50% de sa valeur comparé à son prix d'introduction de 38 dollars. Aujourd'hui, elle vaut trois fois plus.

Après sa première cotation, l'action Facebook avait perdue environ 50% de sa valeur comparé à son prix d'introduction de 38 dollars. Aujourd'hui, elle vaut trois fois plus. - Emmanuel Dunand - AFP

Des investisseurs institutionnels et individuels qui ont acheté des actions Facebook en mai 2012 accusent le réseau social de leur avoir dissimulé les risques associés à la monétisation de l’offre mobile.

La méthode, habituellement utilisée par les consommateurs, est inhabituelle de la part d’investisseurs, mais elle est réelle. Facebook va devoir faire face à deux recours judiciaires en nom collectif (class action) de la part de financiers qui l'accusent d'avoir dissimulé les risques pesant sur sa croissance avant son entrée en Bourse en 2012.

L'avantage d'un recours collectif est de réduire pour les plaignants les coûts financiers importants attachés à une procédure judiciaire longue et donne plus de poids et d'arguments à la défense qu'une action judiciaire individuelle.

Le juge Robert Sweet d'un tribunal de Manhattan (New York) a accédé à la demande d'investisseurs institutionnels et individuels ayant acheté des titres lors de l'arrivée à Wall Street du réseau social en mai 2012, selon des documents judiciaires consultés mercredi par l'AFP.

La plainte dirigée par des fonds de pension

Les plaignants reprochent à Facebook de ne pas avoir communiqué suffisamment sur les risques associés à la monétisation de son offre sur mobile lors de la traditionnelle tournée de séduction des investisseurs précédant l'entrée en Bourse.

Le réseau social aurait notamment fait état de prévisions de croissance très optimistes de ses revenus, avant de les réviser en baisse sur des craintes que les utilisateurs se connectaient de plus en plus au réseau social via le téléphone et les tablettes. Facebook ne générait aucun revenu publicitaire du mobile à l'époque.

La plainte, dirigée par des fonds de pension américains dont celui de fonctionnaires de l'État de Caroline du Nord et du comté de Fresno (Californie) ainsi que d'enseignants de l'Arkansas, accuse Facebook d'avoir caché cette faiblesse supposée dans le mobile.

Facebook est "déçu" de la décision de justice

Rejetant ces accusations, Facebook a immédiatement fait appel, selon des documents judiciaires distincts. "Nous sommes déçus par la décision de justice", a indiqué à l'AFP Vanessa Chan, une porte-parole. "Nous estimons que la validation des actions en recours collectif est sans fondement et en conflit avec des précédents établis par la Cour suprême" notamment, a-t-elle ajouté.

Facebook estime que les actionnaires savaient pertinemment que le mobile pouvait affecter ses performances financières. Peu après sa première cotation, l'action Facebook avait dévissé à Wall Street, allant jusqu'à perdre dans les premiers mois environ 50% de sa valeur comparé à son prix d'introduction de 38 dollars. Les investisseurs restaient perturbés par les inconnues entourant les revenus publicitaires que le groupe pouvait générer dans le mobile.

Des années plus tard, ces craintes ont disparu: le gros des recettes publicitaires de Facebook provient du mobile. Le titre a quasiment triplé (106,22 dollars mercredi soir) et le groupe pèse désormais un peu plus de 300 milliards de dollars en Bourse.

P.S. avec AFP