Des logements sociaux durables

Nous parlons de ville de demain cette semaine. Le logement va évoluer. Dans le neuf, le Bâtiment Basse Consommation (BBC) est désormais la norme pour les offices HLM. On voit ainsi naître des projets très étonnants en banlieue parisienne comme le Candide à Vitry-sur Seine dans le Val-de-Marne.

Remettre de la verdure au coeur de la cité: c'est l'ambition de Bruno Rollet, architecte qui avait des envies de nature. Il n'était pas question de barres d'immeuble des années 70. C'est ainsi qu'a germé le projet Candide à Vitry-sur-Seine: 29 logements sociaux comme des maisons superposées.

De la brique, du bois et des balcons habillés de tressage d'osier. "C’est un bâtiment arbre qui nous rappelle que, malgré un environnement très urbain, fermé sur lui-même, la nature n’est pas loin", explique Bruno Rollet.

On la retrouve même sur le toit. On y découvre un jardin potager que les habitants peuvent arroser grâce à l'eau récupérée dans le sous-sol par le mouvement d'une éolienne et stockée dans une cuve, sans oublier des serres.

Le maître mot est la convivialité. Les couloirs laissent passer la lumière extérieure. L'ensemble est reposant pour l’œil et apaisant, jusqu'aux capteurs photovoltaïques qui rendent la nuit un peu de la lumière du jour. Bruno Rollet en est très fier.

Changer le visage de la ville

Cet architecte mise sur les nouvelles énergies et sur des procédés innovants comme ce système de ventilation naturelle assistée qui permet de renouveler l'air. En toiture, un extracteur stato-mécanique offre la possibilité d'améliorer le débit de l'installation.

Le chauffage est assuré par le réseau urbain mais c'est au niveau de l'eau chaude sanitaire que le bâtiment innove, grâce à l'ERS mis au point par Biofluides Environnement.

Sa force: ne pas prendre l'eau en sortie d'égout mais intégrer directement le système au bâtiment. En sous-sol, la machine récupère les eaux grises, autrement dit celles qui sortent de la douche ou du lavabo. Elles passent, ne sont pas stockées et finissent dans la pompe à chaleur.

Pour les habitants c'est un gain économique considérable. Les deux tiers de l'eau chaude sanitaire sont ainsi fournies par cette solution. 5 millions d'euros ont été investis dans le Candide mais la réflexion est engagée en terme de coût global. Ce sont ses habitants qui vont permettre d'optimiser la réalisation. Un écran est donc installé dans le hall de l'immeuble pour permettre aux locataires de suivre la consommation en temps réel.

Ce laboratoire innovant qu'est le Candide change le visage d'un quartier dit difficile. Et Bruno Rollet de dire: "Est ce que l'on ne peut pas donner au logement social ce que des copropriétaires arrivent à s'offrir ?"

Nathalie Croisé