BFM Business
Assurance Banque

Des réductions d'emplois dans le secteur bancaire sont inévitables, prévient Jean-Pierre Mustier (Unicredit)

Le directeur général de la banque italienne et également président de la Fédération bancaire européenne estime que le secteur bancaire européen doit poursuivre sa transformation.

18.000 postes supprimés cette année à la Deutsche Bank, 4700 chez Commerzbank et HSBC, 3700 chez Santander, 2500 à la BNP Paribas et la liste pourrait encore s'allonger. Le secteur bancaire européen vit une mutation sans précédent et l'emploi s'en ressent.

Invité de Good Morning Business, Jean-Pierre Mustier, directeur général de la première banque italienne Unicredit et président de la Fédération bancaire européenne (FBE) souligne que cette transformation est nécessaire.

"Il est clair que la banque en général dans le monde et la banque européenne en particulier aujourd'hui est en phase de changement de comportement des consommateurs d'une part, et aussi de changement de la technologie qui permet d'interagir avec les consommateurs et de travailler en interne de manière très différente. Donc il faut se transformer. Et ces transformations vont amener des suppressions d'emplois. C'est ce qui se passe: une grande banque anglaise l'a annoncé hier [HSBC qui va supprimer 10.000 postes, NDLR], et d'autres banques européennes aussi". 

"Socialement responsable"

D'ailleurs, les rumeurs évoquent 10.000 suppressions supplémentaires chez Unicredit (qui a déjà supprimé 14.000 postes en trois ans). Si Jean-Pierre Mustier refuse de commenter, il répète: "il va avoir des transformations dans les banques européennes qui vont amener un changement d'offre au consommateur, un changement de méthode de travail, qui amèneront des réductions d'emplois, c'est très clair et c'est inévitable".

Le responsable met néanmoins en avant la pyramide des âges dans les banques qui permet de lisser ces suppressions de postes "de manière socialement responsable".

Et ce, alors que la plupart des établissements bancaires sont toujours bénéficiaires ? "Les banques restent bénéficiaires certes mais avec des niveaux de profitabilité relatifs qui sont aujourd'hui très bas. Avec un impact négatif de la croissance qui est molle en Europe comparé aux Etats-Unis et une augmentation des fonds propres qui fait que le retour sur fonds propres baisse de plus en plus. Donc les banques sont moins compétitives pour attirer les capitaux qu'ils leurs permettent ensuite de prêter et de financer l'économie. Donc on doit s'attendre à des changements dans les banques et ces changements sont liés au changement du consommateur. Donc il est important de gérer cette évolution, qui est une évolution qui peut se faire avec une évolution naturelle de la courbe d'emploi, mais aussi avec des changements technologiques qui accélèrent cette évolution", poursuit Jean-Pierre Mustier.

Olivier Chicheportiche