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Des restaurateurs se plaignent des "Airbnb de la gastronomie"

Le groupement patronal vise indirectement les plates-formes internet en poursuivant en justice deux hôtes inscrits chez elles.

Le groupement patronal vise indirectement les plates-formes internet en poursuivant en justice deux hôtes inscrits chez elles. - Lionel Bonaventure-AFP

Un groupement patronal de l'hôtellerie restauration a porté plainte contre deux hôtes inscrits sur deux plateformes internet pour servir des repas aux particuliers.

Les restaurateurs s'attaquent à un nouveau pan de l'économie collaborative qui menacerait leur activité. Dans leur collimateur, figurent des hôtes utilisant des plates-formes internet les mettant en relation avec des particuliers à qui ils servent, en les recevant chez eux, des repas sur le base d'un prix défini à l'avance.

Selon Le Parisien, qui révèle l'information, le groupement national des indépendants de l'hôtellerie restauration (GNI) a assigné en référé, devant le tribunal de commerce de Paris, deux hôtes, des particuliers, inscrits sur deux sites internet : Vizeat.com et VoulezVousDiner.com, qui s'apparentent à des "Airbnb de la restauration".

Les prix affichés "ne sont plus de la participation mais de la rémunération" plaide Didier Chenet, président du GNI, cité par le quotidien. La plainte a été déposée après constat d'huissier ayant établi l'absence de licence pour servir de l'alcool et de formations nécessaires pour exploiter un tel établissement.

Les plates-formes internet sont visées indirectement

"La cuisine c'est très particulier et cela fait longtemps qu'en France, on a imposé des règles d'hygiène et d'encadrement de la distribution d'alcool" explique dans Le Parisien, l'avocat du GNI, Alexandre Merveille. Celui-ci ajoute qu'il poursuit des personnes inscrites et non les plates-formes elles-mêmes, qui se retrancheraient derrière leur statut d'hébergeur. "Pour les atteindre, nous sommes obligés de traîner en justice les personnes" soutient-il.

Cette guérilla juridique n'est pas sans rappeler celle des hôteliers contre Airbnb, qu'ils accusent de concurrence déloyale. D'ailleurs, la célèbre plate-forme internet de réservations d'hébergement entre particuliers a vu son activité de plus en plus encadrée par des obligations juridiques qui s'imposent à elle, en France.

Après la collecte de la taxe de séjour dans certains villes dont Paris, Airbnb voit ses hôtes soumis éventuellement à la contrainte de se déclarer en mairie, obligation rendue possible par un décret publié au JO.