Détroit d’Ormuz : « on joue avec le feu » prévient le patron de Vallourec
La star de la journée ! Vallourec, géant des tubes sans soudure, rassure sur ses résultats au deuxième trimestre et s’envole en Bourse. A mi-journée, le cours a ainsi bondi de 15%. « La crise est derrière nous et il y a encore du potentiel pour le marché du pétrole » se félicite Philippe Crouzet, président du directoire de Vallourec, invité sur le plateau de 12H, l’Heure H, ce jeudi.
Il n’empêche, les risques géopolitiques pèsent sur l’activité de l’entreprise. A commencer par la guerre commerciale qui affecte « certains secteurs comme l’industrie mécanique » car « la Chine ferme ses marchés » explique-t-il. « Nous avons une usine allemande qui travaille essentiellement pour fournir le marché chinois. L’avenir de cette usine est remis en cause. »
L’autre grand sujet concerne les tensions entre Washington et Téhéran. « Potentiellement, c’est gravissime puisque plus d’un tiers de la production pétrolière et gazière mondiale passe par le détroit d’Ormuz. Le jour où ce détroit ne permet plus la libre-circulation, il va y avoir un problème » souligne Philippe Crouzet.
« Aujourd’hui, le prix du baril ne reflète pas ce genre de risques, ce qui signifie que les opérateurs considèrent qu’il y a des hommes raisonnables des deux côtés » poursuit-il. « Mais on ne sait pas très bien où tout cela va aller. On joue quand même avec le feu sur cette zone. » Et Vallourec n’a pas beaucoup de marges pour se préparer si les compagnies pétrolières décident d’arrêter les investissements du jour au lendemain. « On en est pas encore là » tempère Philippe Crouzet.