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Dexia pourrait plomber le déficit français

Dexia pourrait faire passer le déficit  français de 4,5% du PIB à 4,6%

Dexia pourrait faire passer le déficit français de 4,5% du PIB à 4,6% - -

La recapitalisation de la banque franco-belge pourrait empêcher l’Etat dans rentrer dans les clous budgétaires.Tout va dépendre de la décision de l’institut de statistiques européen, Eurostat.

C’est la grande inconnue budgétaire pour le gouvernement. Ce mercredi 14 novembre, l’exécutif a déclaré à Reuters que l’objectif de réduction du déficit à hauteur de 4,5% du PIB pour la France sera bien tenu. Mais, car il y a un "mais", une interrogation subsiste : la recapitalisation de Dexia, annoncée le 8 novembre dernier, va-t-elle peser sur le déficit hexagonal ?

Cette hypothèse "n'est, à ce stade pas intégrée, dans notre cible de déficit public parce qu'on ne sait pas comment le comptable européen va traiter cette opération", a-t-on déclaré dans l'entourage du ministre du Budget.

Plus précisément, tout reposera sur la décision d’Eurostat, l’institut européen de la statistique. Cette dernière pourrait, en effet, juger que le sauvetage de la banque franco-belge doit être comptabilisé. Dans ce dernier cas de figure, le gouvernement explique que le déficit passerait alors à 4,6% du PIB, soit 0,1% de plus que son objectif.

La dernière fois, Eurostat avait toutefois choisi de ne pas inclure dans son calcul les fonds débloqués pour renflouer la banque dirigée par Karel de Boeck. En septembre 2008, les Etats belges et français avaient volé une première fois au secours de l’établissement en injectant 6 milliards d’euros d’argent frais.

L'Etat engagé à hauteur de 27 milliards d'euros

Mais ce premier pansement n’avait pas suffi. Rongée par la crise de la dette souveraine, Dexia a accumulé les pertes. En 2011, les Etats belges, luxembourgeois et français ont ainsi mis en place un "plan de résolution ordonné", qui contraint la banque au démantèlement et la prépare doucement à l’extinction de son activité.

La Belgique et la France ont, dans le même temps, accordé leurs garanties étatiques à la banque pour qu’elle puisse assurer son financement sur les marchés.

Ce qui ne l’a pas empêché d’enregistrer de nouvelles pertes. La dernière en date, au troisième trimestre 2012, a été de 1,2 milliard d’euros. Ce pourquoi la France et la Belgique ont encore mis la main au portefeuille, à raison de 5,5 milliards d'euros dont 2,6 milliards pour le seul compte de Paris.

Pour rappel, l'Etat table sur un déficit de 83,6 milliards d'euros pour 2012 qui n'inclut pas l'argent payé pour Dexia.

Par ailleurs un autre "risque Dexia" pèse sur Paris. La France reste exposée au risque de défaut de la banque franco-belge, via la garantie qu’elle lui a accordé. Pierre Moscovici, ministre de l’Economie et des Finances, expliquait que l’exposition totale française était de 36,5% des 74 milliards garantis. Soit 27 milliards d’euros.

Julien Marion et Reuters