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Dieselgate: à combien s'élève la facture pour Volkswagen?

La facture du dieselgate s'est encore alourdi, suite à la condamnation du Groupe à un milliard d'euros d'amende en Allemagne.

La facture du dieselgate s'est encore alourdi, suite à la condamnation du Groupe à un milliard d'euros d'amende en Allemagne. - Julian Stratenschulte / dpa / AFP

L’annonce d’une amende d’un milliard d’euros en Allemagne fait encore grimper la facture du logiciel frauduleux qui concerne 11,3 millions de voitures diesel dans le monde. Rapporté à l'effectif mondial du groupe, la facture équivaut à 42.000 euros par salarié.

Volkswagen n’a pas fini de payer pour le dieselgate. Ce mercredi, le groupe allemand a été condamné par le parquet de Brunswick, en Allemagne, à une amende d’un milliard d’euros, une somme que Volkswagen paiera d’ici six semaines au Land de Basse-Saxe, où se situe son siège social.

Depuis que l’affaire a éclaté en septembre 2015, concernant l’utilisation d’un logiciel truqueur installé dans 11,3 millions de voitures diesel dans le monde, la facture (potentielle) se monte à 27 milliards d’euros.

Des amendes, mais surtout des rachats et des remises aux normes

L’amende d’un milliard d’euros s’ajoute à une précédente amende acceptée aux Etats-Unis en janvier 2017 de 3,6 milliards d’euros par le groupe allemand. Au total, Volkswagen aura donc payé fin juillet 4,6 milliards d’euros d’amende de part et d’autre de l’Atlantique.

Mais cette somme ne recouvre en fait qu’une petite partie des conséquences financières de la fraude. Volkswagen a en effet conclu aux Etats-Unis un accord avec la justice, afin de remettre aux normes ou racheter les 475.000 voitures concernées. Et c’est là que la facture devient salée. En 2016, Volkswagen avait provisionné 12,5 milliards d’euros (15 milliards de dollars) pour gérer la remise à niveau d’une infime partie des millions de véhicules concernés.

L'équivalent de 42.000 euros par salarié

Réparer les voitures ne semblent pas si évident, car en septembre 2017, Volkswagen a provisionné 2,5 milliards d’euros supplémentaires, détaille Reuters, suite notamment à des soucis techniques dans la mise aux normes de certains modèles.

Il n’existe pas de telle procédure en Europe, chaque pays mène en effet son enquête sur le dieselgate. Et si des condamnations sporadiques ont déjà été prononcées, comme le remboursement intégral à sa propriétaire d’une Golf en Autriche, Volkswagen ne rachète pas de voitures. Il doit cependant mettre aux normes tous les véhicules concernés par la fraude. Ce qui a pour conséquence essentiellement des heures de main d’œuvre "gratuites" en garage, dans ces campagnes de rappel, car non-facturées aux clients, le coût de certaines pièces et le manque à gagner d’autres opérations d’entretien. Le Groupe Volkswagen n'a cependant jamais donné de chiffres sur le coût de ces rappels.

Si on ajoute les frais judiciaires des diverses procédures (environ 7 milliards d’euros), la facture s’établit entre 26 et 27 milliards d’euros pour le constructeur (un peu plus de 30 milliards de dollars). Ce qui correspond à environ 42.000 euros par salarié, si chacun des 642.000 salariés du groupe à travers le monde devait régler de sa poche aujourd’hui la facture. Cette cascade de chiffres n’est peut-être surtout pas prête de s’arrêter, même si l’intégralité de la somme n’a pas forcément encore été dépensée.

D’autres amendes à venir?

Cette première amende en Allemagne (et en Europe) n’est en effet pas la dernière. De nombreuses procédures judiciaires sont en cours dans plusieurs pays, dont la France. "Cette décision ne modifie en rien les procédures en droit privé, notamment les plaintes des clients, ainsi que les enquêtes visant 49 personnes au total", et concerne uniquement la manipulation d'émissions de NOx chez les moteurs EA 189 et EA 288, précise ainsi le parquet dans un communiqué, rapporte l'AFP. Si on compte les 34 milliards d’euros d’investissement prévus jusqu’en 2030 pour mettre au point une gamme électrique complète, Volkswagen n’a pas fini de payer pour le dieselgate.

Pauline Ducamp