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Dieselgate: l'Allemagne sort (enfin) la grosse Bertha

Amende, enquête, les conséquences juridiques du dieselgate se font sentir en Allemagne.

Amende, enquête, les conséquences juridiques du dieselgate se font sentir en Allemagne. - Christof STACHE / AFP

Un an pratiquement après la réunion entre Angela Merkel et les constructeurs, les autorités politiques et judiciaires allemandes multiplient les enquêtes et les injonctions aux constructeurs automobiles.

Semaine compliquée pour les dirigeants allemands du secteur automobile. Alors qu’en début de semaine, le ministre allemand des Transports a exigé le rappel de 774.000 véhicules du groupe Daimler, suite à des soupçons de logiciel truqueur, c’est au tour de Volkswagen d’accepter de payer une amende d’un milliard d’euros suite aux manipulations sur ces modèles diesel. Ce faisant, la marque reconnait ainsi la fraude sur près de 11 millions de véhicules. En parallèle, une enquête vise officiellement Rupert Stadler, le président directeur général d'Audi, et deux autres dirigeants du constructeur allemand. Après le volant politique, l’Allemagne semble enfin s’attaquer au volet judiciaire.

Une loi autorisant les "class actions"

Il y a presque un an, début août 2017, Angela Merkel et tout le secteur automobile s’étaient réunis afin de chercher des solutions pour en finir avec les conséquences du dieselgate. Les constructeurs avaient alors accepté la mise en place de généreuses primes de reprise (jusqu’à presque 12.000 euros pour la mise au rebut d’un vieux diesel contre l’achat d’une Golf électrique neuve). Mais depuis quelques semaines, c’est le volet judiciaire qui a pris le pas.

Ce jeudi, selon l’agence Reuters, les enquêteurs allemands auraient en leur possession des preuves de manipulation des marchés. Ces accusations portent sur le président du groupe Volkswagen Hans Dieter Poetsch et le directeur général de la marque Volkswagen, Herbert Diess. Ces derniers auraient informé des investisseurs du montant potentiel des amendes encourues par le Groupe suite au dieselgate.

En parallèle, le nouveau gouvernement allemand a validé début mai un projet de loi, qui prévoit la mise en place de "class action" en Allemagne. Ces possibles actions de groupe étaient demandées par les avocats des victimes du dieselgate, rappelait mi-mars le quotidien Handelsblatt. "On estime à deux millions le nombre de propriétaires de diesel qui pourraient en bénéficier", a détaillé ministre de la Justice Katarina Barley selon Reuters. Si elle est votée par le Parlement, cette nouvelle loi pourrait entrer en vigueur le 1er novembre. Le traitement judiciaire du dieselgate en Europe n’en est peut-être qu’à ses débuts.

Pauline Ducamp