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La BCE "veut voir plus clair avant d'agir"

Mario Draghi a tenu à rassurer les observateurs, ce jeudi 6 février.

Mario Draghi a tenu à rassurer les observateurs, ce jeudi 6 février. - -

La Banque centrale européenne a finalement choisi de maintenir inchangés ses taux directeurs, ce jeudi 6 février. Son président Mario Draghi ne s'est pas alarmé du faible niveau de l'inflation mais a indiqué que les turbulences que connaissent les marchés émergents pourraient peser sur la conjoncture.

Mario Draghi a finalement temporisé. Le président de la Banque centrale européenne (BCE), qui a décidé ce jeudi 6 février de maintenir son principal taux directeur inchangé à 0,25%, s'est attelé à rassurer son auditoire lors de sa conférence de presse.

Ainsi, Mario Draghi ne s'est pas alarmé de l'inflation. Celle-ci s'est élevée en janvier à un très faible 0,7%, un niveau loin des 2% visés par la BCE, et qui a alimenté les spéculations sur une baisse des taux.

"Nous ne sommes clairement pas en situation de déflation'' a ainsi souligné Mario Draghi, "mais sur une inflation faible pour une période prolongée", a-t-il fait savoir. Comme lors de sa précédente conférence, il a assuré que la situation actuelle ne montre "guère de ressemblance avec celle du Japon dans les années 90", le pays nippon ayant connu une quinzaine d'années de baisse des prix.

La déflation "un risque à ne pas ignorer"

"Une grande partie de la baisse de l'inflation vient de pays sous programme, (Espagne, Portugal, Grèce) ce qui indique un ajustement relatif des prix", a observé Mario Draghi. Il a toutefois précisé que "la déflation reste un risque en soi qu'il ne faut pas ignorer, ce qui suppose une attention particulière de la part de la BCE".

Mario Draghi a ainsi redit que cette dernière "est prête à agir" mais, concernant l'inflation, "nous attendons d'avoir d'autres éléments", a-t-il dans la foulée nuancé.

"Nous avons eu une discussion très large sur le besoin d'informations additionnelles", a-t-il répété, en réponse à un journaliste qui lui demandait si des membres de la BCE s'étaient prononcés pour une baisse des taux au cours de la réunion précédant la conférence de presse.

Un oeil sur les pays émergents

"Nous voulons voir plus clair avant d'agir", a-t-il insisté, rappelant qu'une baisse des taux "met du temps avant de se transmettre à l'économie".

Il a notamment cité, comme exemple d'informations supplémentaires à obtenir, "les chiffres du PIB en zone euro pour le dernier trimestre de 2013", qui n'ont pas encore été publiés, et surtout les prévisions de l'Eurosystème "qui sortiront début mars et comporteront pour la première fois les prévisions pour 2016. Et c'est un changement significatif de notre analyse".

Il a également évoqué un autre facteur: la volatilité sur les marchés émergents. "Nous attendons de savoir si ce phénomène est temporaire ou si cela risque de perdurer", a affirmé Mario Draghi.

Ce dernier a aussi indiqué que "l'évolution [des marchés] financiers de ces économies émergentes peuvent avoir des répercussions négatives sur la conjoncture", traduisant une nouvelle inquiétude pour la BCE.

Enfin, concernant la volatilité qui s'observe sur le marché monétaire, c'est-à-dire le marché des titres de court terme, Mario Draghi a indiqué que la BCE "la surveille" mais qu'elle "intervient dans une marge que nous avons-nous-même établi".

Julien Marion