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La BCE est prête à envisager "tous les instruments disponibles"

Mario Draghi s'exprime exceptionnellement depuis Paris, ce mercredi.

Mario Draghi s'exprime exceptionnellement depuis Paris, ce mercredi. - -

La Banque centrale européenne a choisi de laiseré inchangé ses taux directeurs, ce mercredi 2 octobre. Son président Mario Draghi a néanmoins indiqué que son institution envisage toutes les options possibles pour que le crédit ne s'enraye pas.

Une fois de plus, la Banque centrale européenne a fait ce qu'elle sait faire de mieux: gagner du temps. Ce mercredi 2 octobre, l'institution européenne a ainsi choisi de maintenir son principal taux directeur à 0,5% et de temporiser son action.

Son président, Mario Draghi est resté prudent sur l'évolution de la conjoncture, rappelant qu'elle reste "graduelle". Il note toutefois des signes encourageants issus des études de conjoncture. Il a notamment estimé que "la production industrielle devrait se redresser à un rythme lent, grâce à un regain de la demande intérieure soutenu par notre politique monétaire accommodante".

Sur ce dernier point, Mario Draghi a une nouvelle fois affirmé que la BCE maintiendra cette politique "aussi longtemps que nécessaire" et que ses "taux directeurs resteront à leur niveau actuel ou à des niveaux plus bas pour une période prolongée ". De même "la BCE continuera de fournir toutes les liquidités nécessaires".

Les propos de Mario Draghi ne semblaient pas avoir rassuré les marchés. En baisse avant le début de sa conférence, le CAC40 accélérait sa chute à la fin de son discours (-0,84% à 15h25).

"Tout un éventail disponible"

Mario Draghi s'est ensuite exprimé sur les conditions de financement. Il a plus précisément évoqué les marchés monétaires, qui regroupent notamment le marché interbancaire, c’est-à-dire l'endroit où les banques se prêtent entre elles. Il a ainsi reconnu que "les évolutions des conditions sur les marchés monétaires et financiers à l’échelle mondiale, et les incertitudes qui y sont associées, pourraient influer négativement sur la situation économique".

"Nous sommes prêts à mettre en œuvre tous les instruments disponibles pour s'assurer que l'évolution [de ces marchés] soient compatibles" avec les prévisions de la BCE. "Nous avons tout un éventail nous n'excluons aucune option", a-t-il affirmé.

Le "shutdown américain" est un risque

Mario Draghi a ensuite indiqué aux journalistes qu'un nouveau prêt exceptionnel à long terme aux banques, ce que l'on appelle le LTRO (pour "long term refinancing operation"), est l'une des hypothèses envisageables. "Personne ne veut qu'un accident sur la liquidité n'intervienne avant que la reprise ne soit là", a-t-il ajouté.

L'intérêt de cette mesures serait, en effet, de faciliter le financement des banques, pour que l'offre de crédit soit présente lorsque la demande de prêt des ménages et des entreprises suivra la reprise. Pour le moment, le crédit, dans la zone euro, reste "atone", comme l'a souligné Mario Draghi lui-même. Mais cette faiblesse est en partie due à la demande.

Le président de la BCE a aussi dit un mot du "shutdown" américain. Faisant quelque peu écho aux craintes de Pierre Moscovici, il a affirmé que "la paralysie budgétaire, si elle devait se prolonger pourrait présenter un risque [pour la reprise, ndlr] pour les Etats-Unis et pour le monde. Mais pour le moment cela ne semble pas être le cas".

Enfin, il a indiqué que la BCE donnerait plus d'informations sur son futur programme d'évaluation des actifs des banques "dans la deuxième quinzaine d'octobre".

Julien Marion