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Transports

Pour la direction d’EADS, l’Allemagne a fait obstruction à la fusion

Marwan Lahoud, ici avec le CEO d’EADS Tom Enders, était un fervent défenseur de la fusion avec BAE

Marwan Lahoud, ici avec le CEO d’EADS Tom Enders, était un fervent défenseur de la fusion avec BAE - -

Dans la presse, le directeur stratégie et marketing d’EADS Marwan Lahoud dévoile sans détour l’origine de l’échec de la fusion avec BAE : Berlin a campé sur ses positions et a empêché toute avancée des négociations.

Au lendemain de l'échec de la fusion entre EADS et BAE Systems, les langues se délient. Marwan Lahoud n'y va pas par quatre chemins. Dans un entretien accordé aux Echos, le directeur de la stratégie et du marketing d'EADS l'affirme : l'Allemagne a clairement fait de l'obstruction.

Les négociations avec Berlin n'ont jamais vraiment débuté, dénonce Marwan Lahoud. Pour lui, l’exécutif outre-Rhin semblait considérer que dans un groupe de plus grande taille, leurs intérêts seraient dilués. Jamais les dirigeants d'EADS n'ont réussi à les convaincre du contraire, ajoute-t-il.

Les intérêts stratégiques même pas discutés

Lors des séances de négociations, les représentants allemands s'attardaient sur des détails. Si bien que, selon le directeur de la stratégie et du marketing d'EADS, ils n’ont jamais pu réellement aborder ensemble l'intérêt stratégique du projet. Pourtant, avec les actionnaires privés, y compris Daimler, le dialogue semblait possible... jusqu'à l'obstruction de Berlin.

Pour l'avenir, "nous allons nous prendre la tête entre les mains et réfléchir à l'avenir", déclare Marwan Lahoud, pour qui "cet échec avec BAE Systems doit inciter EADS à rouvrir le champ des possibles et repenser la stratégie du groupe"...

Mathieu Sevin