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Discriminations à l'embauche: le gouvernement lance une nouvelle vague de testing des entreprises

Dans le cadre de la plus grande opération de ce type jamais menée en France, l'exécutif espère "mieux caractériser les discriminations à l’embauche pour mieux les combattre". Mais ça ne se veut "pas être stigmatisant, ça se veut être stimulant" promet le ministre du Logement Julien Denormandie, sur BFM Business.

En pleine revendications sociales autour du racisme depuis plusieurs semaines aux Etats-Unis comme en France, le gouvernement accélère le calendrier de son opération de lutte contre les discriminations avec une nouvelle vague de testing des entreprises, prévue dans les prochaines semaines.

Une nouvelle fois, 40 entreprises seront tirées au sort au sein du SBF 120, les 120 plus gros groupes français cotés en Bourse pour "mieux connaître la réalité des discriminations à l’embauche dans notre pays", indique un communiqué du gouvernement.

Name & Shame

Comment s'y prendre ? Deux "candidatures fictives et similaires de candidats de nationalité française, ne différant que par la consonance supposée maghrébine de leur nom" sont envoyées à la même entreprise. "D’autres tests sont menés en adoptant pour critère de discrimination le lieu de résidence (adresse dans ou hors quartier prioritaire de la politique de la ville)" poursuit le communiqué.

Cette nouvelle vague fait suite à une première lancée en 2018. Plus de 10.000 candidatures avaient été envoyées à 40 entreprises et avaient révélé des discriminations, "volontaires ou non", de plusieurs acteurs. En février dernier, le gouvernement avait même épinglé sept entreprises (Air France, Accor, Altran, Arkéma, Renault, Rexel et Sopra Steria) pour "présomption de discrimination à l'embauche". Ces dernières avaient critiqué vertement le gouvernement pour sa méthodologie.

"Eveil des consciences"

Mais la stratégie reste assumée. "C'est un sacré éveil des consciences à chaque fois, cela permet de faire bouger les lignes" explique ce mercredi sur BFM Business le ministre du Logement Julien Denormandie, concerné aussi par les discriminations au logement. "Mon objectif, c’est aller au 'name & shame'" prévient-il. Même s'il ne souhaite pas "être stigmatisant. Ca se veut être stimulant."

"Le premier testing qu'on a lancé a montré que, en fonction de votre nom, vous aviez des chances parfois très inférieures à avoir accès à l'entretien d'embauche. Donc il faut faire bouger les lignes, en tout cas, c'est ma priorité" a-t-il martelé.

Thomas Leroy