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Disney, dans le rouge, sauve la mise grâce au streaming

Touché par la pandémie, le géant américain du divertissement a perdu 4,7 milliards de dollars entre les mois d'avril et de juin.

De lourdes pertes pour Disney. Le géant américain du divertissement a perdu 4,7 milliards de dollars au cours du troisième trimestre de son exercice décalé, contre près de 2 milliards de dollars de bénéfice net l'année dernière. Le groupe, durement touché par la pandémie, a réalisé 11,8 milliards de dollars de recettes en avril et juin, moitié moins qu'il y a un an. Les activités physiques – parcs d'attractions, hôtels, croisières, événementiel, produits dérivés – mises à l'arrêt par le Covid ont notamment plongé de 85%, à 983 millions de dollars, sur les trois mois.

Seule la branche des services de streaming de l'entreprise tire son épingle du jeu. Elle a réalisé un chiffre d'affaires supérieur à celui de l'année passée, avec près de 4 milliards de dollars, contre 3,9 milliards en 2019. Ses plateformes de vidéo à la demande, dont la récente Disney+, comptent désormais 100 millions d'abonnés payants. Des bonnes perspectives prises en compte par le marché : malgré un chiffre d'affaires diminué de moitié, son titre s'appréciait ainsi de plus de 5% lors des échanges électroniques après la fermeture de la Bourse

La pandémie va néanmoins continuer de peser lourdement sur les revenus du groupe. Quand des parcs ont annoncé leur réouverture, notamment à Shanghai, Paris, Orlando [Floride], "nous avions plus de demande que ce que les consignes de distanciation sociale nous permettent", a raconté le patron de Disney, Bob Chapek, lors d'une conférence téléphonique avec des analystes. "Puis, malheureusement, le Covid a encore frappé", a-t-il continué, en référence à la résurgence des contaminations, notamment dans le sud et l'ouest des Etats-Unis. "Nous avons eu un niveau plus élevé que prévu d'annulations".

Des coûts plus élevés pour les tournages

Par ailleurs, les résultats du trimestre en cours devraient pâtir des "conditions perturbées dans la distribution", avec de nombreux magasins encore fermés ou peu fréquentés, et de la comparaison sur un an "avec les (très bonnes) ventes de marchandises Frozen [La Reine des neiges] et Star Wars l'année dernière", a indiqué Christine McCarthy, la directrice financière de la société. Après avoir économisé sur la production de nouveaux films, Disney va devoir composer avec des coûts plus élevés pour assurer la sécurité sanitaire des tournages qui reprennent.

Bob Chapek s'est néanmoins déclaré "aussi optimiste que possible" pour le reste de l'année: "Nous avons bien sûr "The Mandalorian 2" [la série Star Wars produite par Disney+, ndlr], que nous avons annoncée pour octobre, et aussi une flopée de contenus Marvel qui arrivent et que nous attendons avec impatience".

J. B. avec AFP