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Doctolib est devenu une "licorne" française

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Doctolib a rejoint le club très fermé des "licornes" françaises, ces jeunes sociétés du numérique dont la valorisation dépasse le milliard de dollars.

C'est fait pour Doctolib ! La plateforme de rendez-vous médicaux en ligne et de téléconsultation qui compte 750 salariés, a annoncé mardi soir que sa valorisation dépassait désormais le milliard d'euros, après une nouvelle levée de fonds de 150 millions d'euros auprès de plusieurs investisseurs.

Le fonds d'investissement américain General Atlantic est ainsi entré dans le capital de la société, tandis que les actionnaires déjà présents - Bpifrance, Eurazeo, Kernel, Accel - ont remis au pot. Doctolib compte doubler ses effectifs en trois ans, s'étendre ailleurs que dans ses deux marchés actuels (la France et l'Allemagne), et accélérer le déploiement de son service de téléconsultation.

A part Doctolib, seules trois sociétés françaises rempliraient strictement les trois critères du statut de "licorne" (valorisation supérieure à un milliard de dollars, date de création récente et pas de cotation en Bourse): la plateforme de streaming audio Deezer, le réseau de co-voiturage Blablacar et le site de vente en ligne Vente-privée.com.

Trois autres sociétés françaises sont également souvent considérées comme des licornes, même si elles sont déjà cotées (c'est le cas du spécialiste du ciblage publicitaire Criteo ou l'éditeur de logiciels Talend, cotés à New York), ou si elles ont été fondées avant 2000 (l'hébergeur et opérateur de cloud OVH, créé en 1999).

Les licornes sont rares en Europe en général, et en France en particulier. Les Etats-Unis et la Chine se taillent la part du lion de ces vedettes du numérique aux valorisations à croissance exponentielle. Selon un classement établi en juin 2018 par la banque d'affaires britannique GP Bullhound, l'Europe ne compterait que 16% des licornes dans le monde, contre 48% aux Etats-Unis et 36% en Asie. En Europe, le Royaume-Uni domine avec 25 licornes, loin devant l'Allemagne et la Suède.

Né en 2013, Doctolib tire ses revenus de l'abonnement (109 euros) que souscrivent les acteurs de la santé pour utiliser sa plateforme. L'entreprise a récemment lancé une nouvelle offre de téléconsultation tout en rachetant son rival MonDocteur dans le but de grossir.

A la faveur de sa nouvelle levée de fonds, la société compte également développer de nouveaux services et s'implanter dans d'autres pays.