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Dollé (ex-Arcelor): Florange est un "problème affectif"

Guy Dollé, l'ex-PDG d'Arcelor Mittal, était l'invité de Good Morning Business le 24 novembre.

Guy Dollé, l'ex-PDG d'Arcelor Mittal, était l'invité de Good Morning Business le 24 novembre. - BFM Business

Le président d'Ascométal et ex-PDG d'Arcelor a relativisé, sur BFM Business ce lundi 24 novembre, le drame de la fermeture des hauts-fourneaux de Florange.

Le symbole Florange évoquera à terme la réindustrialisation de la France. C'est le pari du président François Hollande, qui se rend ce 24 novemvre sur le site où ArcelorMittal a fermé ses hauts fourneaux en 2013. Il respecte ainsi sa promesse de s'y rendre chaque année de son mandat.

La fermeture de la partie "à chaud" du site sidérurgique avait fait énormément de remous et provoqué des tensions au sein même du gouvernement. Pourtant "c'est un petit sujet", a estimé Guy Dollé, le président d'Ascométal et ex-PDG d'Arcelor, sur BFM Business ce 24 novembre. 

"Le nombre d'emplois supprimés à Florange, c'est l'équivalent d'un jour en moyenne en France, ces dernières années". Pourquoi de telles passions se sont alors déchaînées autour de l'avenir du site? A cause de "ce mythe de l'acier, de l'attachement des Lorrains à cette industrie", répond-il. Un problème "affectif donc", mais qui n'avait pas "à se régler au niveau politique". 

Une fermeture inéluctable

"Il y avait plus de 50 hauts fourneaux en France, il y a cinquante ans. Il n'y en a plus que cinq aujourd'hui", rappelle Guy Dollé pour qui "c'est l'évolution industrielle vers plus d'efficacité".

La fermeture des hauts fourneaux était donc inéluctable. Le président d'Ascométal se souvient ainsi qu'il avait lui-même "annoncé dès 2004 qu'au plus tard en 2014, ils fermeraient". "C'est-à-dire que nous ne réinvestirions pas, puisqu'il faut réinvestir tous les dix ou quinze ans pour les tenir à niveau. Mais c'est autre chose de le dire dix auparavant et de préparer la solution, que de le dire au dernier moment. Il y a eu un problème de communication de l'ensemble des parties, ArcelorMittal, mais aussi les politiques".

Il y a beaucoup de critiques à faire sur Mittal

Le groupe indien n'est pourtant pas exempt de reproche, estime l'ex-PDG d'Arcelor. "Il y a beaucoup de critiques à faire sur la stratégie mondiale (de Mittal), sur l'argent qu'il a consacré aux investissements dans les mines avec une rentabilité insuffisante de ses outils. Les gens ont vu la sidérurgie bien plus belle qu'elle ne serait à terme, en oubliant que l'exemple chinois n'allait pas durer éternellement".

Or "on ne peut attendre un accroissement de la consommation et de la production d'acier en Europe". La porte de salut de la sidérurgie européenne, selon le spécialiste du secteur? Miser sur "les développements techniques, les recherches", et non pas "sur l'aptitude à produire de manière très économique la fonte et l'acier. Il faut solliciter la matière grise pour répondre aux besoins de nos clients de légèreté des produits tout en assurant la sécurité". 

N.G.