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Energie

Doute sur les performances des ampoules vendues en Europe

Les fabricants d'ampoules basse consommation sont dans le collimateur des associations de défense de l'environnement. (image d'illustration).

Les fabricants d'ampoules basse consommation sont dans le collimateur des associations de défense de l'environnement. (image d'illustration). - Frédérick Florin - AFP

"Après le scandale des moteurs diesel Volkswagen, c'est au tour des fabricants d'ampoules basse consommation d'être dans le collimateur des associations de défense de l'environnement. Leur fédération européenne pointe de grandes différences entre les performances annoncées et les performances réelles d'une partie de leurs produits. "

Le scénario des tricheries à échelle industrielle semble se répéter. Cette fois-ci cependant, l'accusation ne provient pas des États-Unis et ne concerne pas le domaine de l'automobile. C'est la Fédération européenne des associations de défense de l'environnement (EEB) qui a levé le lièvre confiant le dossier au quotidien allemand Sueedeutsche Zeitung. Dans le collimateur: les performances affichées des ampoules dites "basse consommation". 

Depuis 2011, le consommateur ne peut plus acheter d'ampoules à incandescence. Il est désormais contraint de s'équiper en ampoules fluocompactes, halogènes ou encore à leds. Toutes ces lampes s'affichent comme plus respectueuses de l'environnement et donc, moins gourmandes en énergie. 

Problème, selon l'EEB, il existe une différence de près de 10% entre les données figurant sur les emballages - exprimant la puissance de l'ampoule (en watts) ainsi que sa luminosité (en lumens) - et les performances réellement offertes sur une trentaine de produits. 

L'Europe ferme-t-elle les yeux depuis 2011?

La Fédération va plus loin dans ses déclarations et affirme même que la Commission européenne est au courant depuis 2011. Coïncidence, c'est cette même année que l'interdiction à la vente des ampoules à incandescence (une technologie maîtrisée depuis plus d'un siècle et très peu onéreuse) est entrée en vigueur.

Les professionnels du secteur démentent eux toute tentative de tricherie. Lighting Europe, l’association européenne qui fédère les syndicats professionnels d’éclairage et les fabricants, affirme que ses membres ont prévenu l’Europe dès 2012 que la réglementation imposée était inadaptée à leurs activités. Interrogée par le quotidien allemand, la Commission européenne, qui veut à tout prix éviter de reproduire la polémique déclenchée par Volkswagen, assure que les règles vont changer... dès l'année prochaine. 

Hasard du calendrier? Les deux acteurs européens présents sur le marché de l'éclairage, ont mis en vente cette année tout ou partie de leur activité éclairage. Le néerlandais Philips a bouclé fin mars la cession de sa production de composants électroniques LED et de sa filiale Automotive Lighting au consortium chinois GO Scale Capital pour un peu moins de 3 milliards d'euros. L'allemand Osram lui a emboîté le pas au mois de novembre. La vente de son activité "ampoules" devrait être bouclée au printemps. 

Pierre Kupferman édité par A.M.