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Droits TV: jackpot pour le championnat de foot anglais

Le montant des droits TV de la Premier League représente trois fois ceux de la Ligue 1 française

Le montant des droits TV de la Premier League représente trois fois ceux de la Ligue 1 française - Adrian Dennis - AFP

Les droits TV de la Premier League pour la période 2016-2019 ont été adjugés mardi 10 février pour la somme record de 6,9 milliards d'euros.

Le montant est impressionnant. La Premier League anglaise de football a dépassé les attentes et battu, mardi 10 février, tous les records en vendant ses droits de diffusion TV au Royaume-Uni pour quelque 7 milliards d'euros aux opérateurs Sky et BT, qui conservent leurs parts pour les trois saisons débutant à l'été 2016.

L'opérateur historique Sky pourra diffuser en direct 126 matches sur cette période tandis que son ambitieux rival, BT, en a obtenu 42. Ils ont conservé la proportion de matches dont ils disposaient actuellement et aucun troisième opérateur ne s'est invité dans ce partage.

Cette somme faramineuse de 5,1 milliards de livres (6,9 milliards d'euros soit 2,3 milliards d'euros par saison) constitue un bond de 70% du montant des droits pour la période en cours (2013-2016), qui avaient déjà atteint un record.

10 millions de livres par match

Cela représente trois fois le montant de droits de la Ligue 1 française (748,5 millions d'euros), 2,25 fois les droits italiens, 4,75 fois les droits allemands et 2,8 fois ceux du championnat espagnol.

En moyenne, les opérateurs britanniques vont débourser 10,19 millions de livres pour pouvoir diffuser chaque match (13,71 millions d'euros). "Sky Sports et BT Sports ont accompli un travail magnifique pour amener les matches aux fans et fournir des revenus qui permettent aux clubs d'investir dans le football, les installations, la formation des jeunes", a salué le directeur général de la Premier League, Richard Scudamore.

Dans le détail, Sky a obtenu cinq des sept lots attribués par la Premier League, dont les plus belles affiches du dimanche après-midi. Il a aussi obtenu celles du vendredi soir, une nouveauté pour la Premier League qui proscrivait jusqu'à présent tout match ce jour de la semaine.

Le puissant groupe de télévision satellitaire a immédiatement salué cet accord en vertu duquel il diffusera "trois fois plus de matches que tout autre opérateur, y compris les meilleurs matches et les créneaux les plus désirés". Il s'agit clairement d'un soulagement pour Sky qui misait gros dans ce processus. En tant que diffuseur historique de la Premier League, il aurait perdu énormément en terme d'images vis-à-vis des téléspectateurs britanniques en cas d'échec.

La concurrence de plus en plus forte de BT

BT, l'ancien British Telecom qui a lancé trois chaînes sportives à l'été 2013, est en effet très ambitieux et a conquis les droits de diffusion de la Ligue des Champions au Royaume-Uni pour trois ans à partir de cet automne contre un chèque de 1,2 milliards d'euros à l'UEFA. Il n'a pu renverser l'empire Sky sur la Premier League mais a néanmoins gagné au change le samedi en obtenant le créneau de la fin d'après-midi au lieu ce celui du midi.

BT n'a en outre dû augmenter "que" de 30% le montant réglé à la Premier League, alors que Sky a cassé sa tirelire, avec une hausse faramineuse de 83% de sa facture. "La hausse des droits est énorme et cela montre la concurrence intense que BT a représenté pour Sky, le forçant à surenchérir", a souligné Joshua Raymond, analyste à la firme financière City Index. "Sky avait le plus à perdre avec cet accord et a été contraint d'élever les enchères pour s'assurer les meilleurs lots, y compris les matches du dimanche après-midi qui attirent d'habitude l'audience la plus nombreuse", a-t-il ajouté.

Forte de ces chiffres pulvérisés, la Premier League devient le deuxième championnat le plus rentable au monde, tous sports collectifs confondus, derrière la Ligue de football américain. A titre de comparaison, Sky n'avait déboursé que 256 millions d'euros en 1992 pour cinq saisons. Ce nouvel épisode de l'inflation des droits devrait permettre au championnat anglais de continuer d'attirer les meilleurs talents, d'autant plus que la Premier League tire en outre des droits tirés des retransmissions à l'étranger (2,5 milliards d'euros).

J.M. avec AFP