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Droits TV: pourquoi l'Olympique de Marseille s’en tire bien

Malgré sa quatrième place au classement, l'Olympique de Marseille recevra plus d'argent issu des droits TV que Monaco ou Lyon.

Malgré sa quatrième place au classement, l'Olympique de Marseille recevra plus d'argent issu des droits TV que Monaco ou Lyon. - Anne-Christine Poujoulat - AFP

Malgré sa quatrième place en Ligue 1, le club phocéen va recevoir 42 millions d’euros au titre des droits TV pour la saison écoulée. Il se place ainsi devant l’Olympique lyonnais et l’AS Monaco. Explications.

Alors que le championnat anglais étale sa toute puissance financière avec des revenus en constante augmentation, son homologue français peine à se montrer compétitif. Et, s’il en était besoin, le montant accordé aux clubs tricolores au titre des droits TV pour la saison 2014-2015 en est une nouvelle preuve. Fer de lance du football hexagonal, le Paris Saint-Germain recevra ainsi 45,5 millions d’euros. A titre de comparaison, QPR, le dernier du classement outre-manche, a touché…près du double (environ 89 millions).

Derrière le PSG, on pourrait s’attendre à voir figurer l’Olympique lyonnais, deuxième du classement de Ligue 1. Pourtant, c’est bien l’OM, quatrième du dernier championnat, qui s’en tire le mieux avec 42,8 millions d’euros. Suivent Lyon (41,9 millions), Lille (31,1 millions) et Bordeaux (30,3 millions). Monaco, pourtant 3ème de Ligue 1, ne pointe qu’à la 7ème place de ce classement, et ne recevra "que" 26,5 millions d’euros.

Un peu moins de 50% de part fixe

Cette situation résulte en fait du mode de répartition des 468 millions d’euros de droits TV reversés aux clubs par la Ligue de football professionnel (LFP). Il est établi selon cinq critères. Tout d’abord, une part fixe est attribuée à tous les participants du championnat de France. Pour cette saison, elle atteint 6,55 millions d’euros par club, et représente 28% de la somme globale.

Deuxième critère : la licence club. Celle-ci est accordée par la Ligue quand certaines recommandations de l’instance (absence de piste d’athlétisme dans le stade, présence d’une bâche de protection, superficie des vestiaires, etc.) sont suivies. Elle s’élève à 4,4 millions d’euros et pourrait, dans les faits, être considérée comme un supplément à la part fixe des clubs puisqu’elle est accordée à 100% d’entre eux.

Le troisième critère est indexé sur le classement sportif de la saison écoulée. Le PSG touchera ainsi 15,7 millions d’euros à ce titre, son dauphin lyonnais 13,7 millions, et l’AS Monaco 11,9 millions. Marseille, quatrième, empochera 10,3 millions d’euros. Les trois clubs relégués en Ligue 2, de leur côté, ne recevront absolument rien.

La "notoriété", critère le plus contestable

Le quatrième critère, lui, prend en compte le classement sportif sur les cinq dernières années. Et à ce jeu, ce sont Lyon et Lille (2,9 millions d’euros chacun) qui s’en tirent le mieux. Suivent le PSG et l’OM (2,2 millions). L’AS Monaco, remonté dans l’élite il y a seulement deux ans, pointe seulement à la 12ème place (628.500 euros).

Enfin, le dernier critère – et le plus sujet à débat – est établi en fonction de la "notoriété" des clubs. Comprendre : en fonction du nombre d’apparitions télévisuelles. Et c’est là que Marseille creuse l’écart avec ses concurrents, puisqu’avec 19,4 millions d’euros, le club phocéen distance le PSG (16,7 millions), l’OL (14,4 millions) et très largement l’AS Monaco (3,1 millions). En clair, l’attractivité de l’OM lui permet de conserver des revenus confortables de la part de la Ligue malgré des résultats sportifs décevants. Ce qui désavantage clairement les clubs de notoriété moindre, puisque ce critère représente plus d’un quart de la somme totale distribuée.