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E.Leclerc: amende record de 117 millions d'euros réclamée par Bercy

La bataille juridique qui dure depuis quatre ans  n'avait pas empêché l'ouverture fin juin de ce nouvel hypermarché Leclerc

La bataille juridique qui dure depuis quatre ans n'avait pas empêché l'ouverture fin juin de ce nouvel hypermarché Leclerc - REMY GABALDA / AFP

Le ministère a assigné "quatre entités du mouvement E.Leclerc" pour les pratiques commerciales abusives.

C'est sans précédent dans le monde de la grande distribution. Bercy a annoncé réclamer une amende de 117,3 millions d'euros au groupe E.Leclerc, confirmant une information du Figaro.

Le ministère reproche à "quatre entités du mouvement E.Leclerc - Eurelec Trading, Scabel, Galec et Acdlec" des "pratiques commerciales abusives commises par la centrale d'achat du mouvement implantée en Belgique - Eurelec Trading", indique un communiqué. En clair, Bercy reproche au groupe d'avoir fait pression sur ses fournisseurs. 

A l'issue d'une enquête de la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF), Bercy affirme que le groupe a contourné la loi française via Eurelec, une centrale d'achat basée en Belgique et partagée avec l'allemand Rewe. 

"Récidive courante"

Les fournisseurs auraient alors été forcés à accepter des avantages sans contrepartie pour E.Leclerc, des pratiques contraires au code de commerce sur l'équilibre des relations commerciales entre fournisseurs et distributeurs.

Cette amende, qui doit désormais être examinée par la justice, s'additionne avec les plus de 100 millions d'euros déjà réclamés par Bercy depuis une année contre le groupe de Michel-Edouard Leclerc. Là encore, les centrales d'achat sont visées. Et là encore la justice doit statuer sur cette affaire.

"Derrière ces attaques permanentes dont sont témoins les consommateurs depuis deux ans, il s'agit clairement de mettre la pression sur E.Leclerc", a déclaré Olivier Huet, président du Galec, dans un communiqué transmis à l'AFP, dénonçant une volonté politique du gouvernement dans cette affaire.

De son côté, la secrétaire d'Etat à l'Economie Agnès Pannier-Runacher indiqué sur RTL que Leclerc était en état de "récidive courante" en la matière, ayant fait l'objet selon elle de sept assignations des pouvoirs publics au cours des 14 dernières années.

"Leclerc n'a jamais eu à payer des amendes de cette importance", a-t-elle ajouté, "si l'amende est indolore, ce qui a été souvent le cas par le passé (...) il ne se passe rien". "C'est pour ça que, dans cette situation qui est emblématique de pratiques illégales, nous avons fait le choix de prendre l'amende maximale, c'est-à-dire trois fois les montants que Leclerc a récupéré sur les dos de groupes sans contreparties, de façon à ce qu'on arrête de ne pas respecter la loi".

Ce lundi, le groupe de distribution a annoncé sa volonté de saisir la Cour de justice de l'Union européenne afin de contester cette sanction.

La rédaction avec AFP