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EADS ambitionne "d'être le numéro un de l'aérospatial"

EADS ne livre, pour le moment, que des hélicoptères au Pentagone.

EADS ne livre, pour le moment, que des hélicoptères au Pentagone. - -

Le directeur de la stratégie et du marketing du groupe, Marwan Lahoud, a indiqué, ce mardi 10 septembre lors de l'université de la défense à Pau, que l'entreprise veut devenir "un maître d'œuvre" pour le Pentagone. Un moyen d'atteindre 10% de marge opérationnelle.

EADS a le Pentagone en ligne de mire. Marwan Lahoud, le directeur de la stratégie et du marketing du groupe d'aéronautique européen, a précisé, ce mardi 10 septembre lors de l'université de la défense à Pau, ses ambitions aérospatiales.

Le groupe, qui a décidé le 31 juillet dernier, de se renommer Airbus Group, ambitionne ni plus ni moins de devenir le numéro un de l'aerospatial dans le monde", et de dégager au passage une marge opérationnelle de 10%.

Pour remplir cet objectif et développer la croissance du groupe, Marwan Lahoud a indiqué qu'EADS compte recevoir des commandes en provenance du ministère américain de la Défense, comme son rival et ex-fiancé BAE Systems.

EADS avait, en effet, tenté l'année dernière une fusion avec BAE, pour bénéficier de son accès aux marchés de défense aux Etats-Unis et former un géant mondial.

"Un maître d'oeuvre" pour le pentagone

"Est ce qu'on peut être un maître d'oeuvre acceptable ?" s'est demandé Marwan Lahoud. "Une des leçons qu'on a retirées de l'exercice BAE, c'est qu'une fois qu'on a vu ce que BAE avait comme accords de sécurité, comme accès au Pentagone, on se dit pourquoi on n'aurait pas la même chose ?".

EADS équipe déjà l'armée américaine en hélicoptères, construits par Eurocopter. Sa division Airbus a, par contre, échoué à décrocher un énorme contrat d'avions ravitailleurs dérivés d'Airbus, remporté in extremis par Boeing. Ce contrat aurait permis d'atteindre l'objectif de 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires aux Etats-Unis (hors avions civils) qu'EADS s'était fixé en 2007, a rappelé Marwan Lahoud.

Mais, a-t-il souligné, à l'époque le budget militaire américaine était en croissance. Aujourd'hui, en raison des coupes automatiques dans le budget des Etats-Unis, "on ne connait pas l'état de la défense américaine, ce n'est pas stabilisé".

Pas d'objectifs chiffrés

L'incertitude sur l'accès aux marchés du Pentagone et sur l'évolution du budget de la défense font que le groupe ne se fixe plus d'objectif chiffré sur le marché des Etats-Unis.

Le directeur de la stratégie a précisé que l'objectif de marge opérationnelle de 10% s'imposait aussi pour la nouvelle division Airbus, Defense Space, qui va naître au 1er janvier de la fusion des divisions défense (Cassidian) et espace (Astrium). A présent, seules quelques activités, comme la production de l'avion de combat Eurofighter, atteignent cette rentabilité, a-t-il indiqué.

J.M. avec AFP