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EADS et BAE ne fusionneront pas

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La fusion entre EADS et BAE n'aura pas lieu, faute d'accord entre Paris, Berlin et Londres. Les actionnaires eux-mêmes avaient montré leur scepticisme. Ce mariage raté fait nettement grimper l'action EADS, mais le titre BAE accuse le coup.

EADS et BAE Systems ont annoncé mercredi la fin de leurs discussions de fusion faute d'être parvenus à convaincre Paris, Berlin et Londres de renoncer à leurs prérogatives.
Les deux groupes avaient jusqu'à 18h ce mercredi pour annoncer s'ils demandaient ou non à poursuivre les négociations.
Le projet de mariage devait donner naissance à un nouveau géant mondial du secteur de l'aéronautique de la défense… mais Angela Merkel s’y serait personnellement opposée dans la soirée de mardi.
Dans un communiqué commun, BAE et EADS expliquent que les intérêts des Etats ne pouvaient s'accorder ni entre eux, ni avec les objectifs que s'étaient fixés les deux groupes pour leur rapprochement.

Des actionnaires hostiles

« BAE Systems et EADS ont donc décidé qu'il était dans le meilleur intérêt de leurs entreprises et de leurs actionnaires d'abandonner les discussions et de continuer à se concentrer sur leurs stratégies respectives », déclarent les deux entreprises.
Si le projet a échoué, au-delà des divergences constatées entre la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni sur leur participation au capital du futur groupe, et sur les droits associés en matière de gouvernance, c’est aussi en raison de la réticence de plusieurs grands actionnaires.
Invesco Perpetual, qui dit détenir 13,3% des actions ordinaires de BAE, a dressé une longue liste d'objections à la fusion, citant notamment des craintes d'ingérence des Etats, l'absence de logique stratégique de l'opération et le manque de visibilité concernant les dividendes au-delà de 2013.
Le groupe Lagardère, désireux de sortir au meilleur prix d'EADS, a également critiqué le projet de fusion.
Mercredi après-midi, l’échec de ce mariage « géant » a aussitôt fait grimper l'action EADS, qui gagnait 3,45% à 27 euros à la Bourse de Paris, peu avant 15 heures. A Londres, au contraire, le titre BAE Systems reculait de 1,4%.

La Rédaction avec Reuters