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Transports

EADS ouvre une enquête interne sur une affaire de pots-de-vin

Tom Enders veut reprendre la main sur cette affaire de corruption

Tom Enders veut reprendre la main sur cette affaire de corruption - -

Le groupe a, selon Der Spiegel, confié cette enquête à un cabinet privé pour élucider les soupçons de corruption portant sur son entreprise, dans le cadre de la vente de l'Eurofighter à l'Autriche.

Le groupe EADS va tenter de faire le ménage au sein de sa propre maison. Son patron Tom Enders a affirmé, ce dimanche 25 novembre vouloir "élucider aussi vite que possible" les soupçons de corruption dans la vente d'avions de combat Eurofighter à l'Autriche, qui "nuisent aux relations" du groupe européen d'aéronautique et de défense avec ce pays.

Ainsi, dans un entretien accordé à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, Tom Enders indique avoir confié une enquête interne au cabinet d'avocats Clifford Chance, afin de tirer au clair cette affaire, sur laquelle enquête actuellement le parquet de Munich.

En novembre, EADS avait fait savoir que plusieurs de ses sites en Allemagne, mais aussi en Autriche et en Suisse, avaient déjà été perquisitionnés dans le cadre de cette enquête pour corruption. Tom Enders avait alors affirmé qu'EADS coopérait "pleinement avec les ministères publics dans le cadre de cette affaire", ajoutant prendre "ces allégations très au sérieux".

Selon le Spiegel, les procureurs de Vienne et de Munich enquêtent sur d'éventuels versements, par des responsables d'EADS, de plusieurs millions de d'euros à des sociétés de conseil, visant à garantir l'obtention des contrats. A ce jour, 14 personnes seraient soupçonnées dans le cadre de cette affaire, dont 10 salariés actuels ou passés d'EADS, affirme encore le journal. 

EADS pas exemplaire sur la corruption

Les soupçons de corruption autour de ce contrat militaire, conclu en 2003, ont rythmé la vie politique autrichienne au cours des dernières années. La commande pour deux milliards d'euros de 18 Eurofighter Typhoon, fabriqués par un consortium formé par EADS, le Britannique BAE Systems et Finmeccanica, avait été ramenée en 2007 à 15 appareils sous l'effet du scandale, plusieurs partis en demandant l'annulation pure et simple.

Par ailleurs, en octobre dernier, Transparency International UK avait rendu un rapport dans lequel elle épinglait les entreprises de défense françaises, tout comme EADS.

"Les firmes de défense françaises doivent être plus transparentes sur les systèmes en place de bonne gouvernance et de respect de l'éthique", soulignait un responsable de Transparency.

EADS était noté "C" par l’organisation, loin de sa rivale britannique BAE avec laquelle elle a failli fusionner. Cette dernière obtenait un "B".

Julien Marion et AFP