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Économies à France TV: une "trajectoire réaliste mais difficile", selon Delphine Ernotte

Delphine Ernotte, présidente de France TV

Delphine Ernotte, présidente de France TV - Benjamin Cremel / AFP

La présidente de France Télévisions a expliqué que les économies demandées représentaient 15% des ressources du groupe. Elle a reconnu ne pas avoir encore de business plan pour ce qui est de la répartition des économies.

L'effort d'économies demandé par le gouvernement à France Télévisions avoisinera les 400 millions d'euros d'ici à 2022, "une trajectoire réaliste mais qui sera difficile", a estimé la patronne du groupe Delphine Ernotte dans un entretien aux Échos paru vendredi.

"C'est un effort de l'ordre de 400 millions d'euros que va devoir faire France Télévisions, soit près de 15% de nos ressources. En tant que dirigeante d'entreprise, je peux vous dire que c'est un effort conséquent", a commenté Delphine Ernotte.

La veille, le gouvernement a annoncé que les groupes de l'audiovisuel public devraient réaliser 190 millions d'euros d'économies d'ici à 2022, dont l'essentiel -160 millions- est réclamé à France Télévisions, qui devra en outre supprimer deux chaînes de la TNT : France 4 et France Ô. Mais à cette somme s'ajoute la hausse mécanique des charges et des investissements supplémentaires de 100 millions d'euros dans le numérique demandés par l'État, ce qui explique le décalage.

Des coupes de personnel à venir?

"Notre métier passe de diffuseur à éditeur de programmes et c'est pour cela que nous ne pouvons pas garder autant de chaînes linéaires. Le credo de la réforme n'est pas de faire des économies. Pour moi, ce qui est important est qu'il y ait aujourd'hui cohérence entre les missions et les moyens qu'on nous donne", a estimé Delphine Ernotte.

Interrogée sur la répartition des économies, elle a indiqué n'avoir "pas encore fait de business plan". "Nous savons qu'il y a des économies de moyens matériels et également un gros effort de formation à faire, qui sera mutualisé avec Radio France et l'INA. Nous allons définir tout cela dans les prochains mois en mobilisant nos personnels salariés le mieux possible", a-t-elle ajouté.

Quant à d'éventuelles coupes de personnel, elle a rappelé que le groupe avait réduit ses effectifs de 10% entre 2012 et 2018, "soit 800 personnes, en particulier en ne remplaçant pas un départ en retraite sur deux". "On sait qu'il y a encore des efforts à faire. Ce sera évidemment discuté avec les salariés", a-t-elle précisé. Commentant la suppression de France Ô, elle a estimé qu'il fallait "une présence quotidienne de l'Outre-mer sur nos chaînes et qu'au moins une fois par mois, nous consacrions nos antennes aux territoires ultramarins". "Arrêter une chaîne est un choc majeur, cela n'a pas eu lieu depuis des années en France", a-t-elle souligné.

P.L avec AFP