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EDF chiffre le coût unitaire d'éventuels nouveaux EPR

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- - CHARLY TRIBALLEAU / AFP

EDF évalue à au moins 7,5 milliards d'euros le coût unitaire d'éventuels nouveaux EPR, soit plus du double du prix initial du réacteur nucléaire de troisième génération de Flamanville qui a accumulé les déboires.

Le chiffre est dévoilé dans un document interne révélé par Le Monde. Selon ce document, qui développe l'hypothèse de six nouveaux EPR déjà évoquée par le gouvernement et l'électricien, "EDF calcule que six réacteurs EPR construits par paires, financés sur une durée d'environ vingt ans, coûteraient au moins 46 milliards d'euros. Soit entre 7,5 et 7,8 milliards d'euros par réacteur", souligne le quotidien.

Contacté par l'AFP ce samedi matin, EDF s'est refusé à tout commentaire. Le ministère de la Transition écologique, chargé du dossier, a rappelé pour sa part les propos de la ministre Elisabeth Borne selon qui la construction de nouveaux EPR ne constitue qu'un "scénario parmi d'autres" et qu'une décision ne sera prise qu'à l'issue de la mise en service de Flamanville.

Lancé en 2006, et devant initialement entrer en service en 2012 pour un coût de 3,3 milliards d'euros, le premier réacteur français de troisième génération a subi revers sur revers. Son démarrage est désormais prévu fin 2022 et son coût a été réévalué à 12,4 milliards d'euros, soit près de 4 fois le coût initial.

Fin octobre, un rapport d'audit commandé par le gouvernement avait qualifié ce chantier d'échec pour EDF et la filière nucléaire française. Dans la foulée, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire avait dénoncé "un manque de rigueur inacceptable" et sommé EDF, dont l'Etat est actionnaire à 83,7%, de mettre en place un "plan d'action" d'ici un mois pour remettre la filière nucléaire aux "meilleurs niveaux d'exigence".

Le rapport estimait néanmoins que l'EPR avait "démontré la pertinence" de sa conception et préconisait de voir l'Etat lancer "des programmes stables à long terme de construction de nouveaux réacteurs et d'entretien du parc existant".

Sandrine Serais avec AFP