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EDF: "le chantier de Flamanville est dans de bonnes mains aujourd'hui"

Jean-Bernard Lévy était l'invité de Stéphane Soumier dans Good Morning Business ce mardi.

Jean-Bernard Lévy était l'invité de Stéphane Soumier dans Good Morning Business ce mardi. - BFM Business

Jean-Bernard Levy, le PDG d'EDF, a expliqué sur BFM Business ce mardi les objectifs de long terme de son groupe et tenu à rassurer sur l'avenir de l'EPR et du coût du nucléaire en France.

Un an à peine après son arrivée à la tête d'EDF, il a voulu redonner de la visibilité à son groupe. Jean-Bernard Lévy a récemment présenté aux cadres ses grands axes stratégiques pour les années à venir dans un plan baptisé CAP 2030. Sur BFM Business ce mardi 29 septembre, le dirigeant a encore détaillé l'avenir qu'il voit pour le géant de l'énergie.

Un consensus autour du renouvelable

L'entreprise qui est aujourd'hui le "premier opérateur européen d'énergie renouvelable" entend bien garder sa position. "Nous voulons doubler notre parc d'énergie renouvelable d'ici 2030", explique Jean-Bernard Lévy.

Pressé de reconnaître que l'énergie la plus efficace pour lutter contre le réchauffement climatique est le nucléaire, il répond que "la meilleure façon de lutter contre le réchauffement climatique, c'est d'abord les économies d'énergie. La transition énergétique, c'est aussi ça". Et à ce propos, "nous ne sommes pas une entreprise qui pousse ses clients à consommer davantage. On veut au contraire aider nos clients à optimiser leurs factures".

L'autre avantage est que "le renouvelable permet d'obtenir des énergies produites localement, quelque fois autoproduites et autoconsommées. Et que parfois l'appropriation du renouvelables par les populations va aider à l'efficacité énergétique". Il note d'ailleurs un consensus de l'opinion sur ces questions particulièrement visible par exemple au Parlement : "le Sénat et l'Assemblée nationale ont voté la loi (de transition énergétique, ndlr) quasiment dans les mêmes termes", se félicite le patron d'EDF. 

Le défi de maintenir le prix de l'électricité

Reste que "nous avons besoin de nucléaire", reconnaît-il. Donc "nous allons faire en sorte de pouvoir financer le nouveau nucléaire, le renouvellement du parc", en parallèle du développement des renouvelables, "dont les coûts ne font que baisser".

Dans la colonne "dépenses" de ses comptes, une ligne pèse lourd: l'EPR Flamanville, qui explosé ses délais de construction et dont la cuve, présentée comme le cœur du réacteur, fait l'objet d'une demande de tests supplémentaires par l'Autorité de sûreté du nucléaire.

"Le défi d'EDF est de continuer à produire une électricité aussi compétitive qu'actuellement", souligne Jean-Bernard Levy, qui rappelle qu'à consommation égale, "les Allemands paient leur électricité près de deux fois plus cher que les Français".

Le parc nucléaire va coûter plus cher

"Alors l'EPR de Flamanville, certes il coûte un peu cher, certes les délais ont dérapé, mais c'est un prototype. Nous allons l'optimiser après avoir construit Flamanville et avec les retours d'expérience des deux EPR actuellement construits en Chine. Et lorsque nous aurons à renouveler notre parc, à l'horizon 2020, nous disposerons de ces retours d'expérience". Et d'insister: "le chantier de Flamanville est dans de bonnes mains aujourd'hui".

Autre coût de plus en plus important à mesure que les années passent: la maintenance du parc nucléaire. "C'est comme une voiture vieillissante. A mesure qu'elle accumule des kilomètres, elle a besoin de passer plus souvent au garage et de changer plus souvent de pièces. C'est pareil pour les centrales. Le parc vieillit, donc à maintenir et entretenir, il va coûter un peu plus cher dans les années qui viennent. On va devoir renouveler un certain nombre de pièces et améliorer la sûreté après Fukushima pour se conformer aux nouvelles normes. Donc le coût de l'entretien du parc va passer de 3 milliards à 5 milliards par an".

Mais pour Jean-Bernard Lévy, ces coûts grandissants "laissent de la place pour investir dans les renouvelables puisque nous avons planifié nos équilibres économiques sur les 15 ans qui viennent".

N.G.