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Michel et Augustin a raflé la place de L’Oréal dans le cœur des cadres

En 2018, la PME qui fabrique des biscuits et yaourts a dépassé le géant mondial de la cosmétique au classement Universum des employeurs favoris des anciens élèves d'écoles de commerce, et occupe désormais la troisième marche du podium.

Coup de tonnerre dans le monde de la réputation des employeurs: L'Oréal a perdu sa réputée inamovible troisième place dans le classement Universum des entreprises favorites des cadres. Alors que Google et LVMH conservent respectivement la première et la seconde place, ce n'est pas un grand groupe qui vient les talonner, ni une pépite de la tech ou du luxe, mais la toute jeune Michel et Augustin.

La progression est fulgurante: la PME née en 2004 n'était entrée dans le top 100 que l'année dernière. Une ascension en grande partie due à l'image de la pépite de l'argoalimentaire, que les deux copains d'enfance qui l'ont fondée ont travaillée dès le début. Et qu'ils continuent d'entretenir, par exemple lorsqu'ils font vivre à tous le périple filmé de ses émissaires envoyés aux États-Unis rencontrer Howard Schultz, le PDG monde du géant Starbucks, en vidéo.

Chez Michel et Augustin, "on est les premiers surpris, de rentrer dans ce classement de géants, nous, tout petit", s'enthousiasme la porte-parole, Margaux. Pour expliquer cet attrait des cadres pour la PME d'une centaine de salariés, elle évoque immédiatement cette culture d'entreprise très spécifique, que la marque met en valeur partout. Une jovialité qui se décline sur ses packaging comme sur les réseaux sociaux, ou dans ses soirées dédiées aux rencontres avec les consommateurs ou les étudiants.

Une PME agile, mais soutenu par le solide Danone

Or, cette image colle parfaitement aux nouvelles priorité des cadres. En 2018, 20% des répondants se déclarent en quête de sens dans le travail, et plébiscitent des entreprises dont ils partagent les valeurs. Et ces diplômés d'écoles de commerce placent l'ambiance de travail agréable comme premier critère de choix d'un employeur, devant le salaire et le challenge que représente la mission.

Michel et Augustin, qui appelle ses bureaux des "bananeraies", et ses effectifs sa "tribu", sait leur parler, tout en les rassurant. "La PME s'est adossée à Danone il y a deux ans, et parvient ainsi à apparaître comme une petite entreprise agile, mais aussi solide, avec une forte croissance", souligne Aurélie Robertet, directrice générale d'Universum France.

Autre facteur d'explication, exogène cette fois: l'attrait pour les petites structures dont atteste l'entrée au classement, directement au 14e rang, des thés Kusmi. D'un autre côté, des grands groupes perdent du terrain, aussi prestigieuse que soit leur image. Ainsi Apple, ex-quatrième du classement commerce, s'est fait coiffer au poteau par Michel et Augustin et devient 5e. Pire, chez les anciens étudiants en École d'ingénieurs, elle perd 14 places en un an, et finit 26e.

Méthodologie: Universum a interrogé 10.167 cadres, 41% de femmes, 59% d'hommes, âgés en moyenne 33 ans, diplômés des plus grandes écoles de commerce et d'ingénieurs de France, qui ont environ 8 ans d'expérience professionnelle, entre octobre 2017 et mai 2018.

Pour construire les classements (un pour les ex-étudiants en école de commerce, un autre pour les ingénieurs), le cabinet fournit aux sondés une liste de 150 entreprises, celles du classement de l'année précédente. Les sondés peuvent ajouter un nom qui n'y figure pas, mais celui-ci n'apparaîtra dans le classement final que s'il est beaucoup cité, que cet employeur recrute effectivement en France, et qu'il démarche les écoles à ce titre.

Nina Godart