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Transports

Fiat Chrysler risque 4,6 milliards de dollars d'amende pour son logiciel dissimulé

Sergio Marchionne, le PDG de Fiat Chrysler, assure que son groupe n' pas triché

Sergio Marchionne, le PDG de Fiat Chrysler, assure que son groupe n' pas triché - Geoff Robbins

Accusé d'avoir caché la présence d'un logiciel contrôlant les émissions d'oxyde d'azote, le groupe risque de payer une amende de 44.539 dollars par véhicule équipé, soit 4,6 milliards de dollars au total. Sergio Marchionne, le patron du groupe, redoute aussi un impact sur ses ventes.

Fiat Chrysler aura réellement connu un jeudi noir. L'action du groupe italo-américain a chuté hier de plus de 18% à la Bourse de Milan, et de plus de 10% à Wall Street à la clôture.

En cause: les accusations de l'agence environnementale américaine EPA, qui reproche à Fiat Chrysler d'avoir violé les lois américaines en matière de pollution de l'air en cachant l'existence d'in logiciel sur 104.000 de ses véhicules. Les automobiles concernées rejettent, selon l'EPA, des niveaux excessives d'oxyde d'azote. Le recours à ce logiciel n'est pas à proprement parler illégal. Mais l'agence reproche à Fiat Chrysler de ne pas avoir en informé les autorités américaines.

44.539 dollars par véhicule

Selon Reuters, l'agence qui a révélé cette information, le groupe italo-américain risque jusqu'à 44.539 dollars d'amende par véhicule, s'il est prouvé que Fiat Chrysler a bien violé les règles en matières d'émission. Ce qui ferait un total de 4,6 milliards de dollars.

Cette affaire rappelle grandement le scandale des moteurs truqués de Volkswagen de 2015 et survient d'ailleurs juste après que le groupe allemand ait accepté de payer mercredi 4,3 milliards de dollars dans le cadre des poursuites liées à ce lourd dossier.

Mais contrairement à Volkswagen, qui a très vite reconnu ses torts et a d'ailleurs plaidé coupable mercredi de "conspiration" et d'"obstruction à la justice", Fiat Chrysler assure ne pas avoir transgressé la loi.

Impact sur les ventes

"Nous n'essayons pas de violer cette satanée loi (...) nous essayons de faire un travail honnête", a réagi le PDG de Fiat Chrysler, Sergio Marchionne, ajoutant que ce problème aurait pu être réglé de manière "plus en phase avec le monde des affaires". Le patron a admis que son groupe aurait dû être plus transparent mais "nous n'essayons pas de truquer quoi que ce soit", a-t-il affirmé.

En outre, Sergio Marchionne a affirmé n'avoir "aucun doute" sur le fait que ce dossier avec l'EPA va affecter les ventes des véhicules concernés aux États-Unis (des Jeep Cherokee et des Dodge Ram 500).

Le sulfureux futur président de l'EPA

Dans une interview à CNBC, il a indiqué espérer trouver "une solution équitable" avec les autorités soulignant que le cas de son entreprise "est fondamentalement différent" de celui de Volkswagen."Ils ne peuvent pas nous accuser d'avoir mis en place un logiciel trompeur car nous n'essayons de tromper personne", fait-il valoir.

Ce dossier va dépendre de l'administration Trump. Dans son communiqué publié jeudi, Fiat Chrysler a ainsi dire vouloir s'expliquer auprès de la prochaine équipe gouvernementale. Or Donald Trump a choisi, pour présider prochainement l'EPA, Scott Pruitt. Ce Républicain de 48 ans qui a passé l'essentiel de son temps à se battre contre l'agence dont il devrait prendre la tête (s'il obtient l'aval du Congrès), pestant notamment contre la lourde régulation en matière de pollution. De là à y voir un appui possible pour Fiat Chrysler, il y a un pas à franchir

Julien Marion