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Coronavirus: Schneider Electric redoute un "impact négatif de 300 millions d'euros"

Jean-Pascal Tricoire, le PDG de Schneider Electric

Jean-Pascal Tricoire, le PDG de Schneider Electric - -

Invité sur BFM Business, Jean-Pascal Tricoire, le PDG de Schneider Electric, est revenu ce jeudi sur les résultats exceptionnels réalisés par son groupe en 2019, ainsi que sur la stratégie qu’il compte déployer en 2020.

"Des résultats records". Jean-Pascal Tricoire a de quoi être pleinement satisfait. Interrogé dans Good Morning Business ce jeudi, le patron de Schneider Electric n'a pas manqué de souligner la performance de son groupe: "Pour la première fois, on atteint 27 milliards d’euros de chiffre d’affaires, en croissance de 6%. 4% en organique. Le résultat opérationnel, il fait une croissance (…) pour la première fois, il passe la barre des 4 milliards, 4,2 et qui est en croissance de 9%. Et puis la signature peut-être la plus importante de l’exercice 2019, c’est la hausse spectaculaire de notre cash flow qui gagne plus d’un milliard et qui s’inscrit à 3,5 milliards. Schneider est une société qui produisait auparavant aux alentours de 2 milliards de free cash flow tous les ans et là on passe la barre des 3 milliards."

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Nouvelle structuration de portefeuille

Pour afficher de tels résultats, Jean-Pascal Tricoire met en avant plusieurs éléments. A commencer par le fait d’avoir choisi de restructurer le portefeuille d’activités du groupe en y intégrant des activités "plus créatrices de valeur" pour ses clients d'un côté. En se "désinvestissant des parties du portefeuille, des parties de notre activité qui étaient moins importantes pour le futur de la société", de l'autre côté.

Le digital au cœur des process

Mais au-delà de cette restructuration savamment orchestrée, le PDG de Schneider Electric évoque le digital qui apparaît tel un levier incontestable de croissance et de performance pour son entreprise.

"On fait rentrer le digital partout. Donc 27 milliards. 21 milliards dans la gestion de l'énergie dont nous sommes un leader mondial (…) Et c'est une catégorie d'avenir parce que le monde va devenir infiniment plus électrique", explique-t-il.

Selon lui, il relève aujourd'hui de l'absolue nécessité d'appliquer "des technologies basées sur le digital (…) Le deuxième point c'est d'électrifier (…) et de s'assurer que cette électricité soit bas carbone".

Ralentissement chinois

Concernant le coup de frein que connaît l'économie chinoise actuellement, le patron de Shneider concède que son groupe – présente à Hong-Kong depuis 8 ans - se révèle "évidemment" impacté.

"La Chine, c'est notre deuxième marché mondial. A peu près 15% du chiffre d'affaires de Shneider" souligne le patron. "L'Asie c'est la première région du groupe. C'était l'un des objectifs de développer cette partie du monde (…) Ce qu'il s'est passé c'est que d'abord la Chine s'est mis au repos comme tous les ans pour le Nouvel an chinois (…) Et puis le virus a été détecté. Il y a des mesures de protection qui ont été déclenchées en Chine qui ont été extrêmement radicales et je dirais une première mondiale."

"Et donc effectivement les usines n'ont pas repris après le Nouvel an chinois" poursuit-il. "Pas repris pendant une semaine, quasiment deux semaines (…) ce que l'on voit pour Shneider, on a 25 usines en Chine et il y en a une qui est à Wuhan - on a 1.600 personnes à Wuhan – et je peux vous dire qu'on suit la situation comme le lait sur le feu", détaille Jean-Pascal Tricoire. Lequel précise que 80% des usines ont aujourd'hui repris le travail en Chine. Le groupe redoute un impact négatif de "300 millions d'euros" au premier trimestre.

JCH