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En 2030, les Indiens ne pourront plus acheter que des voitures électriques

Un employé de la compagnie d'Etat Carzonrent branche une Mahindra Reva électrique, en 2013.

Un employé de la compagnie d'Etat Carzonrent branche une Mahindra Reva électrique, en 2013. - Manjunath Kiran / AFP

Après les Pays-Bas, la Norvège ou l’Allemagne, l’Inde envisage sérieusement de ne plus commercialiser de véhicules neufs à moteur thermique d'ici 12 ans et demi.

"Nous allons commercialiser des voitures électriques à grande échelle, nous allons rendre la voiture électrique autonome en énergie. L’idée est qu’en 2030, plus aucune voiture à moteur thermique ne soit commercialisée dans notre pays". Le plan présenté par le ministre du charbon et des mines indien Piyush Goyal, lors de la session annuelle de la Confédération industrielle indienne à New Delhi lundi 1er mai, est clair. Comme la Norvège, les Pays-Bas ou encore l’Allemagne, l’Inde ne souhaite plus commercialiser de voitures diesel ou essence.

Plus d'un million de décès dus chaque année à la pollution

Le but du gouvernement indien est double: réduire sa dépendance aux importations énergétiques, tout en améliorant la qualité de l’air dans ses grandes villes. Piyush Goyal a en effet précisé que la consommation d’énergie de l’Inde avait grimpé de 6,5% ces trois dernières années, un rythme supérieur à celui observé lors de la décennie précédente, rapporte le Times of India.

Selon un rapport de Greenpeace, intitulée Airpocalypse, plus de 1,2 million de décès seraient dus chaque année à la pollution en Inde. Le gouvernement indien a ainsi précisé que cette politique "100% véhicules électriques" sera d’abord mise en place dans les grandes villes du pays.

Un parc automobile plus petit que celui de la France

Reste à développer le marché du véhicule électrique dans le pays. Piyush Goyal a précisé qu’il aimerait que ce nouveau marché soit uniquement motivé par la demande, et non par des aides publiques. Le gouvernement va cependant soutenir pendant deux à trois ans l’industrie du véhicule électrique, afin de l'aider à décoller.

En dépit d'une population de 1,3 milliard d’habitants, l’Inde reste peu équipée en véhicules. Le parc total compte 34 millions de voitures, soit 4 millions de moins que la France (38,5 millions pour 66,9 millions d'habitants dans l'Hexagone). Le marché a grimpé de 7,1% l’année dernière, avec 3,67 millions de voitures vendues, souligne le cabinet Inovev. Mais le manque d'infrastructures comme le niveau de vie n'ont pas pour l'instant permis un essor plus important de l'automobile.

Kwid de Renault ?

Certains Indiens pourraient ainsi passer directement à la voiture électrique, si les prévisions du gouvernement sont respectées. Pour l'heure le marché est dominé par Maruti-Suzuki, qui s'accaparent plus du tiers des ventes. Mais Renault avec sa Kwid progresse rapidement. Le constructeur français travaillerait sur une petite électrique low-cost, dans le style de la Kwid, destinée au départ à la Chine. Reste à savoir si les infrastructures de recharge suivront.

Pauline Ducamp